Vendredi 8 Octobre


Il est 6H15, les iliens qui vont bosser sur le continent viennent prendre le ferry de 6h30 pour Lavrio, au sud de la péninsule d’athènes (1h00 de traversée pour ces ferries). Pas mal d’allers et venues plus ou moins discrètes.


J’abandonne Damien à une matinée farniente pour monter à pieds au village de Ioulis, capitale de l’île de Kéa, et voir le fameux lion, sculté dans la roche.

Google m’indique 6 kms, 1h35. Mouais, pensé-je, en 1h15, c’est plié. C’était sans compter sur le dénivelé : Ioulis se trouve à 350 mètres d’altitude, et je suis partie, ben, du niveau 0 (ou 0,50 mètres : la hauteur du quai 😊). J’ai tout de même gardé un bon rythme et suis arrivée en 1h20.

Ce qui est moins sympa, c’est que mon parcours passe par la route. Au 2/3 du parcours, j’ai bien aperçu des panneaux signalants des sentiers de randonnée. L’un indiquait le village de Ioulis, à 1h20. Mais il descendait raide pour remonter après. Seule, et sachant que j’avais aussi la route du retour, je ne m’y suis pas aventurée. Pour le retour, j’ai par contre emprunté une petite portion de sentier balisé bien agréable.

Le temps est nuageux ce matin. Cela me permet de garder une bonne allure. Je pense qu’en plein été, cette petite grimpette se transforme vite en petit calvaire. Entre 2 collines, je peux distinguer la mer mais avec la présence des nuages, tout se confond.

La plupart des monts environnants sont travaillés en escaliers. Cela représente un travail colossal, mais hélas, ces coteaux ne sont plus utilisés. Certains sont magnifiques, avec des escaliers en pierre à chaque extrémité pour pouvoir passer d’un palier à l’autre.

Le village de Loulis se découvre, accroché à flan de montagne. On retrouve l’architecture des Cyclades avec les murs blanchis à la chaux. Le centre se compose de ruelles étroites, d’escaliers tortueux. Il est tentant d’y flâner, les taverniers se préparent pour le week end. Il y a un jeu d’échecs géant, qui fait son effet, mais le perd aussitôt quand je me rends compte que les « pions » sont en plastique.

Je garde ce qui me semble être la rue principale, même si elle est étroite. Il y a des magasins un peu chics, destinés aux touristes, ainsi qu’aux athéniens aisés qui viennent passer ici leur we.

Un balisage et des panneaux mènent sur le sentier d’accès à l’« ancien leon ». Je l’aperçois de loin.

A force de le voir en photo sur le net, je suis presque émue de me trouver devant lui, en ayant la satisfaction et le sentiment d’avoir mérité cette rencontre : le voilà, le lion qui sourit.

De prés, je lui trouve les traits un peu grossiers. J’ai un peu honte de cette pensée lorsque je me renseigne et apprend qu’il a été sculpté environ 500 av J.C.

Je surprends (ou ce sont elles qui me surprennent) des chèvres qui paissent en liberté et semblent se rire des basses falaises alentours.

En redescendant dans le village, un âne attend son maître, qui revient vers lui chargé de sacs. Avec les escaliers, l’âne se montre un excellent allier, en plus d’être sympathique et écologique.


Je retrouve mon capitaine au bateau, qui en est à son deuxième café et énième discussion sur le ponton 😊


Nous reprendrons surement le mer demain, cap sur Poros



Nous avons eu des nouvelles de nos amis Christine et Hubert qui eux aussi sont bloqués depuis une semaine au nord de Rome dans la marina Cala Galera par une météo peu favorable. Il est probable qu’ils hivernent le bateau dans un chantier local.

Comme ils étaient bloqués, ils en ont profité pour louer une voiture et visiter la région ….. mais pas si simple de louer une voiture , surtout si on fait le choix d’une voiture électrique !!! ci-dessous, en copie le mail de Hubert qui relate les péripéties 



Hubert :

Les tribulations du touriste moyen à l’ère du numérique

De bon matin nous partîmes pour Orbetello, jolie petite ville ancienne construite sur une étroite langue de terre au milieu d’une lagune, afin d’y louer une voiture électrique. Cricri se poste au bord de la route pour faire du stop, moyen de locomotion d’un autre siècle et la première auto s’arrête avant que j’ai eu le temps de me cacher derrière les roseaux. Tant qu’on est dans ces vieilles techniques, tout va bien. Les choses se compliquent quand on arrive à l’auto. Il faut télécharger une app et suivre un processus complexe pour obtenir le sésame, c’est à dire l’ouverture des portes. Beaucoup de stress mais elles finissent par s’ouvrir. Encore un bon moment pour comprendre comment la démarrer sans clés et nous voici enfin partis au volant de la Zoe (nom de l’auto) qui produit un son lugubre façon musique de Twin Peaks (dixit Cricri) afin d’avertir les piétons qui s’aventurent devant nous qu’ils risquent de passer dans l’au delà. 

Nous arrivons à Orvieto, superbe cité d’origine étrusque juchée sur un plateau dominant la campagne environnante et défendue par d’impressionantes falaises et remparts. Un site extraordinaire ! C’est là, au cœur de la vieille ville, sur la majestueuse piazza de la repubblica que nous trouvons une place de stationnement privilégiée, réservée aux voitures électriques et c’est là qu’ont commencé vraiment nos déboires. Comment connecter Zoe à la borne pour la recharger ? Il faut télécharger une nouvelle app d’un distributeur de jus qui commence par encaisser 25€ d’abonnement mensuel. Puis nous devons télécharger une autre app pour scanner le code QR de la borne. On croit être enfin sorti de tous ces tracas mais non, on n’arrive pas à se connecter. Comble de malchance c’est à ce moment que la batterie épuisée de mon telefonino décide qu’elle en a assez fait. Or, j’avais fermé l’auto avec l’app. Dans la voiture se trouvait le cordon de charge. Nous sommes donc descendu dans la ville basse au pied des falaises trouver un cordon à acheter puis sommes remontés dans la ville haute, mangé dans un vulgaire resto à toutous où nous avons pu recharger le telefonino, puis sommes retourné à la Zoe, sommes redescendu dans la ville basse où se trouvait une autre borne de recharge (précisément là où nous avions acheté le cordon 2h plus tôt) qui était opérationnelle mais qui nous informe que le temps de charge sera de 3h ! Trop tard pour retourner au bateau et nous n’avons pas encore visité la ville ! Donc nous avons laissé la Zoe et son cordon ombilical et sommes remonté encore une fois dans la ville haute (heureusement qu’il y a un funiculaire) afin de prendre une chambre d’hotel. Nous avons choisi le palazzo Piccolomini, du nom de la famille chez qui Cricri avait été comme jeune fille au pair et qui avait produit 2 papes, Pie II et Pie III (et Pissette ?). La nuit tombée, nous sommes redescendus dans la ville basse chercher la voiture re-char-gée !

Finalement nous avons visité Orvieto le lendemain ainsi que les magnifiques jardins dei tarocchi de Niki de St Phalle.

Vive le progrès !