Mercredi 14 octobre

Le vent n'a pas faibli durant la nuit. Nous consultons la météo. Un vent d'ouest de force 4 à 5 nous attend une bonne partie de notre traversée. Nous étudions les 4 options que nous avons :

  • tenter la traversée, mais compte tenues de la distance à parcourir (60 miles, soit environ 110 kms), des rafales à force 5/6 et une mer bien formée, nous ne sommes pas bien chauds.
  • faire escale pour la nuit à Loutra sur Kytnos, à peu près à mi-chemin. Mais à l'heure où nous allons arriver, le port et les mouillages sûrs et sympa risquent d'être blindés.
  • faire escale sur Siros, mais le port de Finikas sur notre route est ouvert au vent d'ouest annoncé, et Ermopouli (sur sa côte ouest), nous fait faire un bon détour.
  • rester une journée supplémentaire à Naoussa et attendre la météo plus clémente de demain. C'est cette option que nous retenons, d'autant plus qu'il y a plus moche en terme de salle d'attente.


Pendant ce temps, la plupart des voiliers reprennent la mer. Avec un 40 pieds et un équipage de 4 à 6 personnes, c'est plus facile.

Un voilier, amarré sur le même quai que nous, quitte son emplacement. Il n'ira pas plus loin que son ancre, qui reste désespérément bloquée au fond, malgré les efforts de tout son équipage. Des rafales de force 4 compliquent la manœuvre. La chaîne est de nouveau déroulée pour permettre au voilier, poussé par le vent, d'accoster contre la digue Est, peu hospitalière. Les marins à quai sont venus prêter mains fortes. l'équipage va être "sauvé" par la venue providentielle d'un Danois plongeur, notre voisin de quai arrivé voilà une petite heure. Il plonge, muni de sa ceinture de plomb, palmes, masque et tuba et délivre l'ancre des prises d'une énorme chaine mère inutilisée, et donc pas connue des utilisateurs du port. Leur ancre libérée, ce sont des australiens soulagés qui prennent la mer. Pas cool quand même la présence non signalée de cette chaîne mère. D'autant plus que de gros bouts y sont encore accrochés, inopérants au fond de l'eau. Il ne manquent que les pendilles pour les relier au quai !!

Les 2 voiliers restants, un équipage anglais et nous-même sommes du coup bien inquiets pour nos ancres. Le Danois, très serviable, replonge pour vérifier. Aucune des deux ancres n'est prise dans la chaîne. C'est un grand soulagement !! Nous le remercions avec un pack de bières, qu'il nous convit illico de boire sur son bateau, avec le couple anglais. Ces moments de rencontre, d'entraide et de convivialité sont exceptionnels.

La journée s'écoule langoureusement, avec l'arrivée d'un voilier dont nous n'avons pas prêté attention à la nationalité (mais le capitaine parle assez bien le français) et l'arrivée d'un voilier français. Nous leur signalons la présence de la chaîne mère afin qu'ils soient prudents lors de leur départ. Ca ne les rassure pas, mais alors, pas du tout. Bienvenue à Naoussa !!