Jeudi 8 octobre.

Journée off pour nous aujourd'hui. Le vent annoncé est un peu costaud pour notre Mistral Gagnant, et puis surtout, nous avons envie de profiter une journée de plus de ce petit paradis qu'est Loutra. Ici, règne une grande quiétude, malgré le fait que nous soyons sur la route des départs et retours des voiliers de location basés à Athènes. De nombreux voiliers font donc escale ici. Les salades d'ancres au petit matin dans le port sont fréquentes , toutes nationalités confondues, chacun donne un coup de main, dans un langage marin universel.. (quelque peu épaulé par la langue anglaise).S'amarrer dans les ports avec son ancre est une spécificité grecque , en France et dans beaucoup de pays les ports possèdent dans le fond un point d'amarrages (chaine mère).

La lente mais certaine rémission de ma cheville me permet une marche jusqu'à une profonde crique (1h aller/retour à allure modérée), qui offre un excellent mouillage avec une bonne protection, sauf par vent du nord.

La végétation est ici sèche en cette fin d'été. La verdure qui m'avait de loin interpelée tout autour d'une demeure assez anachronique (puisqu'elle ressemble plus au château de la belle au bois dormant qu'à la typique bâtisse blanche au volets bleus et sans toiture des cyclades) ,n'est pas un gazon entretenu, mais une plante grasse qui se multiplie certainement très vite et qui tapisse, que dis-je, dégouline sur le sol. L'effet est garanti, mais de loin seulement.

Le long des routes, les herbes sont jaunies et sèches. Il y a ces bosquets qui une fois secs ressemblent à une boule que l'on aurait formée avec du grillage miniature. Je finis par apprendre qu'il s'agit d'euphorbia aconthothamnos (du grec acontho : piquant, thamnos : buisson) plus communément appelé l'euphorbe hérisson. C'est une plante toxique, à l'aspect peu attirant.

Je profite au retour, du jacuzzi naturel à ciel ouvert qu'offre la source d'eau chaude. Ces sources ont donné le nom au village, Loutra veut dire : les eaux chaudes.

Une belle bâtisse fait face à la plage. Autrefois établissement thermal, il est malheureusement aujourd'hui à l'état d'abandon, conséquence directe de la crise qui a frappé la Grèce voila une dizaine d'années. C'est vraiment triste.

Autre vestige des activités passées, l'ancien portique derrière le port, qui servait au chargement du minerai de fer dans les bateaux . La rouille poursuit sa funeste besogne, suite à la fermeture des mines en 1940.

Nous déjeunons les pieds dans l'eau dans l'un des quelques restaurants qui restent ouverts hors saison. Il semble bien que seul le tourisme donne vie à cette charmante bourgade: que ce soit au niveau du port, de l'unique épicerie ( à la déco très soignée, la propreté irréprochable et proposant des mets et vins fins pour une riche clientèle nautique), des quelques hôtels et restaurants.

Demain cap sur Syros, à proximité de Mykonos, où nous n'irons pas bien sûr ! Nous laissons cette ile aux émissions de téléréalité " et à une certaine jeunesse dorée qui déserte Ibiza pour ce nouveau coin de "branchitude";