Mardi 20 Septembre : Lyon/Chantier Calypso à Galatas


3h15. La sonnerie du réveil a beau être digne du parfait cours de yoga, elle résonne comme un clairon dans la chambre. La sortie de la nuit est rude. Nous avons eu une mauvaise nouvelle dans la journée d’ hier : Franck, l’ancien propriétaire de Mistral Gagnant, est décédé au mois d’Aout suite à un malaise lors d’une plongée dans les eaux du Péloponnèse. Nous l’avions eu par message en Mai, il venait de trouver enfin un nouveau bateau, un Bavaria 38, et nous comptions bien nous retrouver sur un ponton cet automne. Christine, sa compagne, nous a appelé hier. L’excitation à la vue de son appel a vite laissé place à la désolation.

Mais les avions ne prennent pas en compte nos états d’âme, encore moins les retards. Nous sommes donc prêts lorsque notre fidèle Tartine passe nous prendre à 4h15.A partir de là, tout s’enchaine comme une machine bien huilée, ce qui tombe plutôt bien pour les automates que nous sommes à cette heure très matinale : enregistrement du bagage en soute (l’échelle de bain), la sécurité, la salle d’embarquement, l’embarquement, atterrissage à  Athènes avec 20mns d’avance, le bus X96 pour le Pirée, le billet du ferry pour Poros (1h00 de ferry rapide, 34 euros par personne tout de même). Nous profitons d’une attente de 1h30 au Pirée pour se désaltérer et manger un morceau. Pour cela, nous quittons le port pour échapper à la circulation, bruyante et pestilentielle. Une rue plus loin, un autre univers, changement de décor, d’odeurs, de bruits : le marché au poisson. Non loin de là, un snack. Parfait. Et juste en face : un grand magasin d’accastillage, où nous commençons à nous renseigner pour une annexe. L’ancienne fuyait et était trop abimée pour tenter une réparation.

Dans le ferry, Damien et moi sommes séparés car il est bondé et nous n’avons pas pu avoir de place cote à cote. La fatigue nous gagne. Petit vague à l’âme, atténué par la perspective de retrouver Catherine et Rémi, qui nous attendent à Poros, puis, dans quelques jours ou semaines Josiane et Pierre, Jean-Noël et Andrée.

Les retrouvailles nous réconfortent et nous passons une belle soirée, au resto bien sûr, avec un porc steak bien sûr… pour finir dans les bras de Morphée aussitôt la tête posée sur l’oreiller…


Mercredi 21 septembre.

La nuit a été paisible, fraîche et… statique, puisque le bateau est toujours sur ber.

Damien s’attaque au changement de la pompe des toilettes, un vrai bonheur !! Avec le changement, pendant l’été, de la vanne (bloquée) et le passe coque par Mickael (notre boatyard) et ses ouvriers, nous voilà avec des toilettes toutes neuves. Pendant ce temps, Rémi fait « une ultime tentative de réparation sur son annexe ». Nous le charrions, car depuis que nous le connaissons, Rémi n’a de cesse de réparer son annexe. C’est comme le pork steak chez Damien : du domaine de l’irrémédiable, bientôt du domaine de l’irréparable pour l’annexe.

Rémi et Catherine nous déposent à Galatas. N'y trouvant pas de loueur de scooter, nous prenons la navette pour Poros. Revenir sur cette île enchanteresse est un réel plaisir. Nous notons toutefois que malgré la fin de l’été, les bateaux de location sont nombreux et les places disponibles pour s’amarrer au ponton sont rares. Nous trouvons un loueur de scooter, accueillis par le papa, nous faisons la paperasse avec la mama, et le fils nous confie le scooter. En Grèce, le business, c’est souvent une affaire de famille. En France, c’est bêtement considéré comme du travail dissimulé,…

Nous faisons quelques emplettes et nous laissons tentés par une salade en bord de mer. Mais Damien me surprend en troquant sa salade contre une moussaka !! Il va y avoir de l’orage ce soir !!

L’après-midi, nous continuons à préparer le bateau pour ses retrouvailles avec la mer et passons la soirée à Poros. Les nuages menaçants de l’après-midi finissent par donner une belle pluie. Je ne sais si la moussaka de Damien y est pour quelque chose….