Samedi 13 avril.

3h00. Bip bip. La nuit a été courte et pourtant, une journée marathon nous attend.

La maison est rangée, à peu près...cette fois-ci, j'ai été un peu moins regardante sur la qualité de mon ménage.... Damien et moi avons toutefois bossé efficacement, à l'exterieur comme à l'interieur, durant ces 2 derniers jours.

3h50, notre chauffeur Christian se gare dans la cour. A l'aeroport, beaucoup de voyageurs se déplacent, cherchent, attendent, dans les starting-blocks, prêts pour leur vacances, du moins pour la plupart. Une longue queue se forme au guichet d'embarquement de transavia. Nous le savons, l'avion est complet, mais tout de même... En fait, il y a plusieurs vols, Marrakech, Porto, et une hôtesse finit par venir chercher les passagers pour Athènes, premiers à décoller.

Nous laissons nos bagages cabine en soute. Nous emmenons à bord de Mistral Gagnant un surmatelas en mousse que nous pourrons découper sur place et donc sur mesure. Pour le transporter, nous l'avons compacté dans une housse sous vide et glisser dans un carton que nous devons déposer au guichet des colis hors norme. J'ai bien cru que nous allions devoir ouvrir le bagage soigneusement scotché par Damien. J'y avais glissé une petite alarme assourdissante, à la base prévue pour être montée sur les vélos, mais qui, grâce à ses forts decibels, devrait être efficace pour faire fuir les chiens hargneux rencontrés lors de mes ballades. Cet objet aux airs d'électronique posait problème au contrôleur mais heureusement, il a semblé satisfait par mes explications.

Délestés de nos bagages, nous passons la sécurité. Il est déjà 5h30 et notre porte d'embarquement est affichée. Nous embarquons rapidement et nous nous installons à nos places, presque habituelles car sélectionnées par mon capitaine, les 32 A et B, les dernières places à gauche de la queue de l'avion... J'écoute, plus par politesse que par intérêt, l'hôtesse délivrer ses consignes de sécurité. Une petite pensée amusée et émue pour notre regretté Coluche et son vol dans Banzaï. Hilarant. ( "vous ne regardez pas et si il y a un problème vous ne saurez pas faire !!!!").

Vol sans encombres avec peu de turbulences. Nous trouvons rapidement nos bagages puis notre chauffeur de Pop's car (notre loueur de voiture) qui nous mène au bureau de Koropi, petite ville à 3km de l'aeroport. Nous prenons possession d'une 208 puis la route pour rejoindre Galatas, à un peu plus de 200kms. Pose repas au bord de l'eau, of course, avec un porc steak pour Damien of course. Nous traversons des vergers d'orangers aux senteurs exceptionnelles, j'en prends plein les narines. Même Damien parvient à capter quelques effluves, malgré sa rhinite allergique chronique.

Nous arrivons à Galatas à 15h00 et passons aussitôt saluer Josiane et Pierre, pressés de les retrouver!! Rdv est pris le soir pour un resto (pas de temps a perdre pour reprendre les bonnes habitudes) mais changement de programme car, à notre arrivée sur le chantier, nos boatyards, Mickael et Daniela ont prévu un barbecue. Qu'à cela ne tienne, ce sera barbecue au chantier, Josiane et Pierre étant invités.

Nous retrouvons notre Mistral Gagnant rutilant, bichonné, passé au karcher et attendant sagement sur l'imposante remorque de mise à l'eau. Lundi, il retrouve la mer .

N'ayant pas demandé l'heure du barbecue, nous sommes bien seuls à la "salle a manger d'été" à 19h30. En attendant, nous buvons l'apero au bord de la plage (tiens donc, en voilà une idée qu'elle est bonne !!). Mais les moustiques nous ont pris pour cible, nous attaquant en grand nombre, sous toutes les coutures, même à travers les vêtements, atteignant avec avidité la moindre parcelle non aspergée de produit anti moustique. Personne d'autre à l'horizon qui pourrait les détourner de leur garde manger du moment.

Le barbecue commencera finalement à 21h00, heure du coucher des moustiques, rassasiés. Soirée travers de porc et sirtaki. Grecs, italiens, suisses et français, nous discutons ensemble, avec les mains quand notre anglais devient trop approximatif. Il est presque minuit lorsque nous allons nous coucher.


Dimanche 14 avril. Galatas.

Réveil à 7h00. Je ne fais pas de bruit pour ne pas réveiller le capitaine, ce qui me donne une bonne excuse pour traîner et ne rien faire durant 2 heures.

Nous filons à Galatas rendre la voiture. Pour info, le prix de la location pour une voiture départ aéroport, depose à Galatas est de 110€, pour 24h.

Nous traversons le chenal pour retrouver les ruelles familières de Poros, ses commerçes. Il fait beau, on est bien.

Un voilier s'est aventuré hors du chenal et se retrouve bloqué par la faible profondeur, la quille enlisée dans la boue. Un taxi boat lui vient en aide, mais son moteur n'est pas assez puissant. Il faudra l'intervention d'un taxi boat plus gros pour le sortir de cette mauvaise posture.

Retour dans l'après-midi. Nous passons un moment avec Josiane et Pierre, autour de cappuccinos et cafés freddos. ☕️. Je dois écourter cette sympathique pose car je souhaite me rendre, depuis le chantier, au devil's bridge (pont du diable), rando qui devrait durer presque 3 h, et il me faut rentrer avant l'heure de l'offensive des moustiques. Pierre nous ramène au chantier avec son véhicule, je me prépare rapidement, mais il est déjà presque 16h00 quand j'enfile les baskets. Il me faudra être rapide si je ne veux pas livrer bataille avec les moustikos 😉. Je traverse des cultures d'œillets, la quantité de plastique utilisée me laisse dubitative 😒. Je longe des serres abandonnées, éventrées, avec encore à l'interieur des plantes d'ornements, devenues belles malgré le manque de soins. Sur mon chemin, montent encore les fabuleuses effluves de fleurs d'orangers. Ici, un cognassier, dont les fruits n'intéressent pas grand monde. Ils pourrissent sur le bord de la route. Dommage.

Je traverse Trezene, un village typique. L'école est à l'échelle du village, bien proprette, il doit faire bon y apprendre et s'amuser. A la sortie, la route devient plus étroite et agréable puis se transforme rapidement en un large sentier balisé. Ça grimpe. Je passe devant la tour de Thésée, une des structures de défense de l'ancienne ville de Trezene. Je continue à grimper pour arriver aux cascades du pont du diable. Je les entends avant même de les voir. Je comprends vite d'où ce pont a tiré son nom. Peu large, sans garde fou et à l'étroit entre 2 falaises abruptes, le canyon y est profond et impressionnant. J'ai commencé à descendre le chemin escarpé qui mène au petit bassin et permet ensuite de remonter la rivière, au fond du canyon. J'entendais des éclats de voix tout en bas. Je ne suis pas seule. Cela, ajouté à la difficulté du terrain et le manque de temps, j'ai préféré rebrousser chemin. Je reviens par un chemin différent, indiqué par Google, mais me heurte à des fils barbelés et électrifiés, installés par les bergers. Je repars en arrière retrouver une autre voie.

Non loin de l'arrivée, je pense prendre un raccourci , qui me fait passer par... des marécages. Tout cela pour gagner 300 mètres sur une marche de près de 15 kms!!. Ma progression est lente sur cette végétation basse mais dense et pour contourner des grillages érigés. Je ne sais à ce moment, quel mécanisme cérébral se met en place pour refuser de faire demi-tour, malgré les difficultés, jusqu'à ce que ça en devienne ridicule 🤔. Pour ma part, le ridicule est atteint lorsque je passe une portion de ruisseau que je pense à sec. Je m'enfonce jusqu'aux chevilles dans de la vase noire. J'arrive au chantier à 18h30, un moustique m'accompagne déjà et j'ai les pieds noirs de boue, mais challenge horaire respecté ! 🙂.

Mon capitaine a bien œuvré sur le bateau malgré une bonne sieste et le match de rugby 🏉 retransmis en direct. Une douche puis nous réglons notre "facture" (grecque 🤭) pour le gardiennage. La soirée est tranquille dans le bateau, à l'abri des moustiques. La tablette/télé nous regardera dormir rapidement.💤💤


Lundi 15 avril.

La mise à l'eau est vite expédiée. Une fois la remorque dans l'eau, Mickael en baisse les vérins et nous reculons dès que nous flottons. Je ne sais qui du bateau ou de nous est le plus heureux de retrouver la mer. Direction Poros où une bonne douche attend Mistral Gagnant. Il y a au chantier un sol très poussiéreux qui nous met dans un état lamentable. Quelques pas et le bas du pantalon devient gris.

Le port est presque vide, nous avons l'embarras du choix mais nous avons notre place 😉. Le marin nous précèdant a laissé un reliquat d'eau. Nous en profitons pour laver le bateau, du moins je lave le bateau et le capitaine va boire son expresso, à chacun ses priorités 😅.

Une petite fête 🥳 semble se préparer sur le quai. De jeunes enfants, des maternelles, arrivent avec leur maîtresse et atsem. Les rires, les cris, me rappellent délicieusement mon travail à l'école... Nous apprenons qu'ils fêtent les 100 ans de leur école. Une centaine de tee-shirts blancs, peints par des plus grands, forment un étendage coloré. C'est très gai et joli.

La fête prend fin à midi.

Durant la matinée, Jacques et Claude, rencontrés au chantier Kalypso, arrivent au ponton sur leur Pitahou, mis à l'eau juste après nous.

Dans l'après-midi, après une petite sieste, Damien part faire du vélo (prêté par Josiane et Pierre). Moi, je prends un peu de repos et ne bouge pas du bateau...

Le soir, apero, resto avec les amis, les vacances commencent 🙂.