Vendredi 13 octobre.

Il est 7h00 lorsque nous nous réveillons. Nous avons entendu un bateau partir. Nous devions bien dormir car plus de la moitié de la flotte est déjà partie 😂, les voiliers en location devant être rendus dans leur port d'attache (Lavrio ou Athènes) dans l'après-midi.


Il souffle encore un peu mais rien à voir avec les 2 derniers jours. 15 noeuds, de quoi bien naviguer. Des grains de sel se sont agglutinés sur les supports en inox, du nettoyage en perspective...

Pendant que Damien savoure son café, profitant des 1ers rayons de soleil, je range notre maisonnette flottante, cale tout comme d'hab, mais aujourd'hui, avec la houle, ça risque de swinguer dans le carré, mieux vaut assurer.


Je passe à la boulangerie prendre du pain et craque pour une part de "orange pie" pour notre dessert... 9h15, l'épicerie ouvre enfin ses portes avec 1/4h de retard. Des fruits, des légumes, de la viande, du fromage. C'était un peu la dèche dans Mistral Gagnant. J'ai eu un petit creux dans la nuit 🌃, plus de pommes. J'ai dû me rabattre sur le petit bout de brie restant et une tranche de pain 🫣.


9h45.C'est bon. On est paré pour le départ. Notre voisin s'en va, c'est un voilier maousse costaud, alors on joue l'élégance et on le laisse partir avant, des fois qu'il soit sur notre ancre....

Nous larguons les amarres. Un petit message à Petilou pour lui indiquer notre heure de départ.

Nous mettons rapidement les voiles (au sens propre comme au figuré). La grand voile d'abord. Il semble que nous soyons enfin arrivés à dompter cette grande dame en ce qui concerne l'art et la manière de la rouler et la dérouler. Affaire à suivre, je ne voudrais pas avoir parlé trop vite...

Maintenant le génois. Et nous voila partis avec la promesse d'une belle navigation.. ce fut le cas, jusqu'à 12h30 (voir vidéo). Nous avons marché à 6 noeuds, frôlé les 7. Et puis, plus rien... nous plions le génois, puis la grand voile car avec la houle, elle tape.., ça l'abîme.

Du coup, la navigation devient tout de suite moins grisante et nous "passons à table", (ce qui ne veut rien dire en navigation) Sur cette surface toujours en mouvement, préparer et manger s'avère parfois acrobatique. Je découpe 2 tomates, des tranches de pain frais (miam)et des rondelles de saucisson . On agrémente l'ensemble avec un cousin du tirokafteri (préparation salée à base de feta et piment), car je me suis trompée en l'achetant, mais ça se laisse tout aussi bien manger, le piquant en moins, l'estomac de Damien m'en sera gré 😃. Justement notre estomac, le voilà bien rempli et fort heureusement, bien accroché, nous avons la chance de ne pas être malade, ni l'un ni l'autre. Nous gardons toutefois notre dessert pour plus tard, afin de pouvoir le déguster au mouillage.

Dans le carré, on ne se rend pas toujours compte de l'intensité des mouvements du bateau, aussi c'est assez drôle de voir l'eau couler du robinet et pencher un coup vers la droite et un coup vers la gauche.


Claude, qui est parti légèrement à notre tribord car plus au sud, est maintenant dans notre sillon

La mer s'est aplanie. Nous sommes plus proche des côtes de Siros. Il est presque 14h00 lorsque nous pouvons dérouler le génois, qui nous fait gagner un petit noeud.


Je profite de ce temps calme pour tenter de localiser la provenance de cet odeur malodorante qui s'insinue dans mes narines depuis notre départ du port. J'en connais l'origine, c'est l'odeur caracteristique des chats qui marquent leur territoire. C'est désagréable. Damien ne sent rien. Même s'il ne fait pas d'allergies en Grèce, il a de manière générale un nez moins affûté que le mien. Et c'est parfois une chance...


Au fur et à mesure que nous approchons de Siros, le vent nous arrive de plus en plus de travers puis 3/4 arrière, ce qui paraît logique puisqu'il longe la côte. Mais le vent garde encore quelques secrets et n'a pas fini de nous surprendre de ses facéties. Et il ne tarde pas à nous les montrer. Lorsque nous contournons sa pointe sud ouest pour aller vers l'Est, nous passons du vent 3/4 arrière, au prés et travers sur le même bord.


Les terres sont arides, le paysage désolé et rocheux. Les maisons apportent une note de blanc et de verdure avec pins, oliviers. La plupart des habitations sont fermées, certainement des résidences secondaires.

Nous nous avançons dans la baie qui va nous servir de gîte cette nuit. C'est une très jolie baie, large, colorée, les fonds sableux. Des baigneurs profitent encore de la plage.

Nous sommes au sud de l'île Syros, centre administratif des Cyclades. Elle doit son statut au port naturel d'Ermoupoli, qui fût jadis le plus grand de toute la Grèce. Nous préférons éviter d'y aller, bien qu'accueillant, le port reçoit de nombreux ferries qui rendent les amarrages très inconfortables.


Nous jetons l'ancre à 6m de profondeur et sortons 30 mètres de chaîne ⛓️. Tandis que nous dégustons notre orange pie (veritable bombe calorique), Claude arrive et mouille non loin de nous.

Ce soir, c'est apero à bord de Mistral Gagnant puis nous partagerons une côte de boeuf/pdt sautées.


Yamas 🍹