Kyparissia (5ème journée)

Vendredi 18 Septembre

Sale temps pour la planète et les marins.

Nous émergeons d’une nuit fatigante, avec de grosses averses et de bonnes claques. Damien et moi nous sommes relayés pour surveiller la bonne tenue de notre ancre. Les rafales cinglent sans crier gare, encore moins en disant d’où elles arrivent. Mistral Gagnant ressemble un tantinet à un tourniquet qui pivote en faisant des allers-retours sur 180°. Dans le carré, on ne s’en rend moins compte, mais sur le pont, il faut avoir l’estomac bien accroché. La digue nous offre une bonne protection contre la grosse houle, cela rend la vie à bord plus confortable.

Mouiller loin des quais était la bonne décision, mais quitter la terre ferme (le quai) synonyme de sécurité pour un terrien, n’est pas si naturel que ça .

Nous devrions être sortie des griffes de Lanos à partir de demain matin , mais il nous faudra bien 24 à 48H pour récupérer et remettre le bateau en ordre de marche (et plus en survie)


Au lever donc, tout va bien pour nous, mais nous attendons, inquiets, des nouvelles de Christine et Hubert. Nous avons échangé tous les jours pour nous tenir au courant de nos escales (car nous projetions bien sûr de nous retrouver), et de la préoccupante situation  météo. Ils sont restés à Eugémia, port au nord est de l’île Céphalonia, en attendant le passage du cyclone, prévu plus au sud. Mais le cyclone a dévié de l’itinéraire annoncé et les a frappés de plein fouet. Face à la violence des vents et de la houle, ils ont dû se résoudre à laisser leur Voilier NoaNoa amarré au quai et ont trouvé un hébergement  à l’hôtel. La nuit a été dantesque ,spectacle effrayant ce matin que la vision du port : des bateaux ont coulé, d’autres se sont retrouvés amassés contre la grève. NoaNoa n’a plus de tableau arrière, Hubert n’est pas certain que le bateau reste à flots toute la journée, vents et houle ne laisseront aucun répit aujourd’hui encore sur Eugémia. Nous croisons les doigts pour que NoaNoa résiste.

Sans nouvelles non plus de Laurent et son Babar Pogo 8,50, amarré au port de Katakolon. Nous finirons par en avoir en milieu d’après-midi, tout va bien pour eux.