Jeudi 26 septembre.

Il est 6h45 lorsque nous larguons les amarres. J'ai dû réveiller le capitaine qui dormait d'un sommeil profond, mais aujourd'hui, grosse étape, donc pas le temps de fainéanter au lit… Les moustiques sont venus flirter avec nous pendant la nuit, la rendant pas très réparatrice.

Nous hissons assez rapidement les voiles, mais le vent qui souffle entre 5 et 10 nœuds n'est pas suffisant pour avancer à la voile seulement. Nous laissons donc tourner le moteur. Il y a un peu de houle inconfortable au départ mais les voiles aident à stabiliser le bateau. Nous avançons une bonne partie de la journée à 7 nœuds.

A midi, le capitaine me dit que l'on est à mi chemin. Nous naviguons très loin des côtes, mais si je peux encore distinguer celle que l'on a quitté ce matin, pas une trace de celle que nous devons rejoindre. Ceux qui me connaissent savent que j'ai un sens de l'orientation assez pointu, mais lorsque à 360°, on ne voit que la mer, on le perd vite. Je fais donc confiance au capitaine et à ses instruments. Mais quand même, je ne vois rien à l'horizon et commence à me demander si, tellement pressé d'arriver en grèce, le capitaine n'aurait pas tiré directement sur Corfou...

Vers 13 h, enfin, j'aperçois un liseret blanc au loin. Terre !!! terre!!! (mais je la vois avant le capitaine, qui a la vue de son l'âge…)

Nous arrivons à Santa Marina Di Leuca à 16h15. Le port et ses alentours ont l'air très accueillants, nous sommes frappés par le décor qui ressemble plus à la Grèce qu'à l'Italie. Nous sommes bien accueillis, payons notre redevance de 19 euros, ce qui est vraiment bon marché compte tenu des services proposés par le port (wc, douches, eau et électricité)

Après une bonne douche pour nous remettre de ces 9h30 de navigation, nous allons faire un tour dans le port avant que la nuit ne tombe, à 19h00 ici.

Le port est très grand, très propre. De jolies passerelles en bois permettent de faire une partie du tour du port. Nous longeons la jetée où, au milieu de quelques chalutiers, se tiennent des voiliers fantômes. La plupart ont été dépouillés, les voiles à poste partent en lambeaux. Nous supposons qu'il s'agit là de bateaux dont les propriétaires ne payent plus depuis longtemps ou qui ont été interceptés avec des migrants à leur bord (cela avait été le cas lors de notre escale à Ionica). Nous nous demandons quelle peut être l'histoire de ces bateaux, sans doute pas très gaie...

Demain, le vent est soutenu. Nous décidons ce soir de rester une journée supplémentaire, afin de pouvoir aller visiter la ville demain et monter jusqu'au phare.