Samedi 11 septembre.


Aujourd’hui, navigation prévue direction l’ouest. Nous partons faire les courses, nous doutant que nous serons certainement au mouillage ce soir et que ce sera plus compliqué de faire des courses. Nous n’avons toujours pas gonflé l’annexe, et du coup nous nous en passons 😊 Nous allons nous ravitailler à la moyenne surface AB (un équivalent de carrefour market). Nous n’avions pas imaginé de parler du Covid, vu qu’ici ça paraît presque du passé car pas de distanciation et quasi pas de masques, si ce n’est dans les transports en commun et les magasins. Mais surprise en arrivant chez AB, un portique de désinfection… un paradoxe de plus chez les grecs.


Avant de partir, nous retrouvons Rémi et Catherine, Damien remonte le câble du dérailleur. Rémi pourra de nouveau pédaler dans les montées 😊Puis, nous leur donnons un coup de main (ou plutôt de clavier) pour terminer leur demande de taxe tepaÏ, nécessaire pour naviguer dans les eaux grecques. Peu onéreuse (nous payons 32€ pour 2 mois), cette taxe est surtout redoutée pour sa complexité, et le montant dissuasif de l’amende, entre 400 et 1100€ selon la taille du bateau. Nous l’avions fait en ligne avant de partir de la maison et avions bien bataillé à deux. Désormais, l’équipage du feeling 36, nommé Emeraude, peut naviguer en règle 😊


Nous levons l’ancre à 12h30. Nous partons avec un bon vent (entre le bon plein et le vent de travers). La mer est assez plate, le vent souffle entre 10 et 15 nœuds. Damien me montre des récifs à l’allure bien agressive à fleur d’eau, pourtant loin de la côte : mieux vaut savoir lire une carte marine pour naviguer dans le coin !  Nous contournons le cap et passons vent ¾ arrière. Un autre contournement et nous voilà plein vent arrière (tellement arrière que nous mettons les voiles en ciseaux, grand-voile d’un côté, génois de l’autre). Après un autre contournement, nous voilà de nouveau avec un vent bon plein. Une claque fait giter Mistral Gagnant plus que d’ordinaire. Nous avions oublié d’attacher notre douche de pont, et elle est venue s’éclater dans le cockpit. Nous la regardons pleurer toutes les larmes de son corps, moins poétiquement, se vider de l’eau chaude prévue pour notre douche ☹.


Notre destination est Kilada. Le village se trouve dans une petite baie qui elle-même se trouve au fond d’une grande baie, mais nous ne voyons rien depuis la mer. De fait, le chenal naturel qui mène au village ne se dévoile qu’au dernier moment. Il est caché par une petite île privée, avec port privé…

Le port de Kilada n’est pas très accueillant, les bateaux sont amarrés de manière anarchique et sur le maigre ponton d’accueil, deux sont sur pendilles (les deux autres sur leur ancre). Les pendilles sont signe d’une chaîne mère au fond, véritable piège à ancre, piège que seul un plongeur peut libérer. N’étant pas plongeurs, nous préférons nous mettre au mouillage dans la baie peu profonde avec un bon nombre d’autres voiliers. Nous constatons que beaucoup d’entre eux ont un mouillage permanent. Il est 17h00 lorsque nous jetons l’ancre.


Nous avons parcouru 25 miles (environ 50 kms), à une vitesse qui a varié entre 5 et 6 noeuds, sur une mer relativement plate. Cette navigation a été une réelle satisfaction dont nous avons appréciée chaque minute, j’en ai d’ailleurs laissé de côté ma lecture pour être sûre de ne rien louper.

Nous avons pu observer des exocets communs de méditerranée : poissons volants de 20 cm . Ce n’est pas une légende !! ils ont vraiment des ailes qu’ils déploient pour sortir de l’eau et planner afin d’éviter un prédateur puis replongent dans l’eau.


Nous espérons que la navigation de demain sera tout aussi plaisante, ce serait le top !!