Dimanche 12 septembre.


Je conseille à tous les marins de dormir au mouillage (loin des tavernes)  le samedi soir, c’est tellement plus calme. Bien qu’ici, il n’y a pas de trace de grosse activité, qu’elle soit industrielle ou fêtarde. Nous goûtons au calme matinal quand nous attendons de fortes voix sur le quai. Plusieurs personnes s’agitent. Nous plaisantons en nous disant qu’ici, les grecs sont plus bruyants le dimanche matin que le samedi soir, mais notre bonne humeur tombe dès que nous nous rendons compte qu’il s’agit d’une personne qui a fait un malaise lors de sa baignade matinale , suffisamment sérieux pour que commence le massage cardiaque. Police et secours arrivent rapidement pour emmener le malheureux. Nous espérons que tout va bien plus lui .


Nous levons l’ancre à 9h00. Mais le ciel est bien gris et le vent totalement absent. C’est donc au moteur que nous effectuons les 20 miles jusqu’à Naflio. Le port est très grand, et bordé de larges parkings de voitures. Il est 12h30, nous avons l’embarras du choix pour nous placer. 


Naflio est une ville de 14 000 habitants. Elle fut la 1ère capitale de l’état grec (1829) à la fin de l’occupation turque, avant d’être remplacée par Athènes en 1835. Du bateau, je vois tellement de monde que je pense que c’est jour de marché. Pas du tout, c’est juste dimanche et les grecs sont de sortie, dans les nombreux pubs et restaurants qui jouxtent la vieille ville.


Outre l’îlot fortifié Bourdzi qui nous accueille à l’entrée du port, Nauplie compte 2 forteresses : Acronauplie (qui a perdu une partie très importante de ses remparts et son château pour la construction en 1960 d’un hôtel de luxe, aujourd’hui totalement à l’abandon) et Palamède, dont le rocher culmine à 216 mètres.

Les escaliers qui mènent au rocher sont assez visibles depuis la ville puisque à flan de falaise. Je ne peux m’empêcher de grimper les 837 marches. Pendant ce temps, Damien est sensé en terminer avec le sondeur… j’avais mis un tee-shirt fluo pour qu’il me repère bien. Presqu’au sommet, je l’appelle, soucieuse du fait de ne pas le voir. Je le réveille…. Il me confirme qu’il me voit, prend une photo (d’instinct, je rentre le ventre, me rendant vite compte de l’absurdité de mon geste)… Puis, il retourne dans le bateau…se coucher. Je suis assez satisfaite de mon entrainement physique qui m’a permis de monter sans difficulté, mais ce que je n’avais pas anticipé, c’est ma peur du vide et le vertige me prend lorsque j’entame la descente. Pour ne pas tomber, je reste le regard rivé sur mes baskets une bonne partie de la descente…

Je reviens au bateau proposer à Damien une balade le long d’un sentier aménagé en front de mer, que j’ai pu observer depuis le rocher. Cette balade s’avère bien agréable. Nous croisons beaucoup de français. Nous passons devant une piscine aménagée dans la mer, délimitée par de gros rochers.


L’après-midi passe vite. L’effervescence de ce dimanche retombe, les grecs sont sortis de table depuis peu, il est 19h00. Nous projetons de lever l’ancre demain en fin de matinée. Le vent du nord annoncé pour demain après-midi va lever un clapot, déjà inconfortable ce soir. Nous devrions pique-niquer au mouillage puis rejoindre une anse abritée que nous affectionnons tout particulièrement, y ayant fait une halte par 2 fois ,il y a quelques années, mais en voiture.