Vendredi 17 septembre.


Il est 6h45 lorsque j’émerge d’une longue et belle nuit. Le jour se lève à peine. C’est toujours un moment privilégié que de voir le lever du soleil, bénéficier de la fraîcheur matinale, écouter le silence. Je bois mon thé et pars courir. Je décide de faire le tour de la baie, parcours que j’ai fait la semaine dernière, je suis ainsi moins tentée d’abréger (comme avant hier), l’aller me prenant 30 minutes, il faut bien que je revienne… Un sympathique berger laisse paître ses moutons dans les hautes herbes, à hauteur des marais. Ils me barrent un peu la route, mais pas question que j’abandonne cette dernière portion du trajet, c’est la plus belle. Je marche pour ne pas les effrayer, mais avec mon tee-shirt orange fluo, j’ai dû mal à passer inaperçue… et ils s’échappent avant que je puisse caresser leur laine. Nous avons depuis longtemps percé le secret des Grecs pour avoir une viande aussi gouteuse : les animaux bénéficient d’une alimentation saine et de qualité, ce ne sont pas des bêtes stressées, et leur croissance se fait naturellement, nullement boostée comme chez nous.

Lorsque j’arrive au bateau, Damien est parti boire son cappuccino. Remi s’affaire à son annexe dont la réparation semble tenir et j’aperçois Catherine. Tout le monde est réveillé. Courses, rangement du bateau et nous levons l’ancre pour commencer à remonter vers le nord. Remi et Christine nous accompagnent sur quelques étapes.

Le temps est magnifique, la mer plate. Nous touchons un légère brise mais qui s’essouffle rapidement. Elle reprend un peu plus loin. Nous parcourons du coup moitié à la voile, moitié au moteur, la distance qui nous sépare du cap skily, où nous mouillons pour le repas de midi. L’eau y est très belle. Nous rejoignons à la nage une grotte peu profonde, mais dont le dôme menace de s’écrouler. Il tient depuis quelques milliers d’années, nous serions bien malchanceux s’il s’effondrait au moment où nous sommes juste en dessous. Mais nous préférons ne pas le tenter et restons à l’extérieur.

Après une salade, de délicieuses côtes d’agneau pour moi et un biftekia (viande hachée relevée d’aromates) pour Damien, nous repartons pour Galatas et déroulons le génois après avoir passé le cap. Nous touchons un bon vent de travers, puis de près et avançons à 5noeuds, sous génois seul. Lorsque nous arrivons, il n’y a plus de places au quai de Galatas. Nous nous mettons au mouillage avec Emeraude, Rémi nous ayant proposé de nous dépanner en carburant si nous tombons en rade.

Nous avons prévu d’aller manger au resto ce soir. N’ayant pas encore gonflé l’annexe, c’est Rémi et Catherine qui passent nous chercher. Nous portons notre choix sur un resto rempli de grecs. Pas de carte affichée, encore moins de prix, c’est la serveuse qui nous énumère ce qu’elle peut nous proposer. On nous apporte une salade énorme à partager, qui me suffira (laitue, choux rouge, carotte, parmesan), Damien commande son inexorable côte de porc, Rémi et Catherine un gros poisson à partager, 2 bières et ½ l de rosé pour un total de 35 € !!!. On a regardé à 2fois le montant avant d’y croire… Une bonne adresse donc, pour une bien bonne soirée où on a bien rigolé.

La moins bonne nouvelle du soir, c’est que la météo a changé et que le vent demain va souffler à 35 noeuds au cap Sounion, où nous avions projeté de passer la nuit prochaine. Nous resterons donc demain au calme, dans la baie, nous nous amarrerons au quai de Galatas si une place se libère, sinon à Poros.