Samedi 23 octobre.


Il fait très beau ce matin, même si on sent une petite fraîcheur, qui sonne pour les grecs l’arrivée de l’hiver : ils sont tous emmitouflés dans leur blouson.

Tandis que Tartine, Dany et Damien grimpent dans la voiture pour aller boire un café à Ermioni, je Prends le même chemin, mais au pas de course.

Je connais une partie du parcours puisque c’est celui que j’empruntais lorsque nous étions au port avec Mistral Gagnant.

Parce que je ne passe pas loin, et aussi que mon timing me le permet, je fais un crochet par le petit bout de camargue que j’aime tant. L’odeur si particulière des marais salants et cette sensation sous les pieds de sable fin tassé par le passage des voitures est pour moi une véritable madeleine de Proust.


Après que nous nous soyons rejoints, nous faisons la promenade sur la langue de pinède, qui vaut à Tartine des « oh que c’est beau », « oh, c’est magnifique » toutes les 2 minutes, ce qui nous fait bien sourire.

L’eau translucide dévoile ses fonds et nous permet d’observer les oursins. Nous remarquons qu’ils sont presque tous recouverts de cailloux, voire de plastique, comme s’ils se couvraient de ce qu’ils pouvaient trouver au fond de l’eau. Après recherches, il semble qu’ils tentent de se cacher ou de s’alourdir pour mieux résister aux mouvements de l’eau.

Nous partons ensuite pour Porto Heli, à quelques kms à l’ouest. Il s’agit d’une grande baie, très protégée, et qui dévoile coté mer, de somptueux mouillages. Ce même Porto Heli dans lequel nous n’avions pas fait halte à bord de Mistral Gagnant, persuadés à la suite d’un malentendu avec Rémi,  qu’il n’y avait pas de place passagers au port.

En cette fin octobre, les voiliers se font de plus en plus rares. Par contre, les gros yachts sont toujours bien présents. La ville est riche, de nombreux bars branchés longent la ville.

En quittant la baie, tout en la longeant, nous apercevons un grand 2 mâts, ancien, qui a en partie sombré dans les eaux peu profondes. Il ne semble pas être là depuis longtemps, mais nous ne trouvons rien à son sujet. C’est toujours un crève-coeur que de voir un bateau échoué.


Nous passons faire quelques courses pour le repas du soir, et retournons dans notre étroite location. Comparée à celle d’Egine, spacieuse, propre et bien équipée, celle-ci fait pale figure. Heureusement, nous ne sommes là que pour 2 nuits…



Dimanche 24 Octobre.


Nous quittons notre location à 8h30 pour un petit café à Ermioni.

Tartine se délecte du croissant fourré à la pate à tartiner de la boulangerie et de la boulangère  du coin.

Nous jouerons les vrais touristes aujourd’hui en prenant un ticket pour la navette maritime qui, pour la somme de 7,50€, nous emmène à Hydra, l’île pour bobos branchés faussement écolos.

Il n’y a aucune voiture sur l’île si ce n’est les véhicules de pompiers et le camion poubelle. Le reste des déplacements ne se fait qu’à dos de mulets ou chevaux.

A l’arrivée sur le port, ces pauvres bêtes attendent le client pour un tour d’1/4 heure (moyennant 15 euros), affublés de leurs décorations traditionnelles. Je ne peux m’empêcher de caresser l’une d’elles, lorsque son propriétaire quitte sa chaise, son café et ses amis pour me faire stopper en me faisant croire que cela peut être dangereux… « be careful !! » : pour qui ? pour moi ? pour les ânes ? le covid ? Pffff…


Nous n’avons pas pû entrer dans le port d’Hydra avec Mistral Gagnant, du moins les deux fois où nous l’avons tenté car l’entrée du port ressemblait à un parking de supermarché avec catamarans et voiliers qui tournaient en rond pour faire la queue et atteindre le graal : une place dans le petit port, quitte à être amarré en double, voire en triple. Les gros yachts, eux, ont leur place à l’extérieur.

Lorsque la navette fait son entrée dans le port, le charme des lieux ne fait aucun doute. La magie opère jusque sur le quai, où de nombreux touristes se partagent de nombreux bars. L’endroit grouille de monde. Je me dis que l’été, cela doit être infernal, la population dense, la chaleur, et que finalement, être amarré ici ne m’aurait procuré aucun plaisir.

Par contre, il suffit de s’écarter un tout petit peu du port pour trouver un réel plaisir à fouler les ruelles pavées, fleuries, joliment aménagées. Malheureusement, beaucoup de touristes s’arrêtent à la carte postale du port, et le véritable joyau d’hydra leur échappe.

Après avoir gaiement parcourus le centre du village, nous longeons la mer coté ouest, jusqu’à un petit port de pêche, que surplombe un restaurant. C’est ici que nous déjeunerons, en payant un prix tout à fait correct, contrairement aux tavernes sur le port.

Nous quittons l’île à 15h00, puis prenons la route pour Nauplie.

Le ciel se charge de nuages et c’est sous une pluie fine que nous arrivons à notre hôtel. La pente montante qui y mène nous surprend par sa raideur et les pneus de notre fiat panda dérapent sur le revêtement mouillé. La côte nous semble longue, je vois Damien plié en avant et crispé sur le volant. Un couple sur son balcon nous regarde arriver, un peu amusé par notre glissante montée, périlleuse pour la carrosserie de la fiat dans cette rue étroite.

Les chambres d’hôtel, qui possèdent une kitchenette, sont très spacieuses, propres, et bien équipées. Nous y serons bien.

Nous descendons à pied avant la nuit pour tenter de trouver une épicerie ouverte (nous sommes dimanche) et acheter de quoi se restaurer ce soir. A peine 5 minutes après avoir quitté l’hôtel, une pluie diluvienne s’abat sur nous. Nous trouvons refuge sous le barnum d’un café.

Damien et moi sommes assez bien protégés par nos cirés de marins. Ce n’est pas le cas de Tartine et Dany. Et si je porte des baskets, le reste de l’équipe, chaussée de tongues, a bien du mal. ‘ailleurs, les tongues de Dany, en liège, ne se remettront pas de cette sortie.

Lors d’une accalmie, nous repartons pour notre recherche, mais la pluie reprend de plus belle pour ne plus s’arrêter. Les rues, en pentes, se transforment en ruisseaux. Damien se paie une bonne gamelle, heureusement sans se blesser. C’est le seul marin que je connaisse qui en 6 semaines de navigation, ne s’est jamais autant trempé qu’allongé dans une rue de Nauplie !!

Une fois l’épicerie trouvée, Tartine, qui a toujours de bonnes idées, déclare qu’un plat de pâtes bien chaudes serait l’idéal. Un vrai trouveur ce Tartine !! 😊, et c’est autour de son bon plat de spaghettis bien chaud que nous finirons cette journée…bien arrosée…. d’eau.

Demain, ce sera la visite de la ville pour nos deux amis, ayant de notre coté arpenté les rues de Nauplie voilà environ 1 mois, en compagnie de Rémi et Catherine.