Nous sommes vendredi 13 septembre.

La nuit n'a pas été super. C'est toujours là où on se croit à l'abri de toute nuisance qu'on dort le moins bien. Le seul vent dont on n'était pas protégé dans cette baie fermée, le sud-est, s'est levé dans la nuit, entrainant un clapot inconfortable. De plus, je savais les italiens exubérants (bruyants), mais en fait, ils ne dorment pas !!! A minuit, une foule profitant de la fraicheur de la nuit, longe bruyamment le bord de mer. Une boite de nuit ouvre ses portes à 23h30, nous faisant profiter de la musique techno. Pfff, décidément, on les collectionne, les fêtards.

Avec la fatigue, je commençais à penser que les italiens sont vraiment épuisants, et pas toujours avenants. Les pécheurs semblent avoir une certaines hostilité envers les plaisanciers, et si vous battez pavillon étranger, cela n'arrange guère votre cas.

Je ruminais tout cela jusqu'à ce que l'on s'arrête prendre du gasoil ce matin. Le gars nous offre non pas le gasoil ( faut pas exagérer) mais les croissants et le café!! et il refuse les 2euros que je lui tends (le petit jeune qui l'accompagnait n'a pas dit non :-))

Dans la baie, nous passons devant une ferme aquacole. Les cages sont circulaires. Je ne parviens pas à savoir s'il s'agit de bars ou de dorades, peut-être les deux. Les fermes aquacoles se sont développées, notamment dans le sud de l'Italie, grâce à l'aide apportée par le gouvernement et l'union européenne.

Notre navigation se fait sans trop de soucis, mais sans grand voile car nous nous sommes aperçus que nous avions perdu une latte. Nous avalons les mille sous génois seul, voire appuyé par le moteur lorsque trop face au vent.

Le vent , force 4 établi, arrive de la terre et ne lève dons pas énormément de houle, ce qui rend la navigation agréable, même si il y a un peu de moteur.

Une nuit sans sommeil, la chaleur, des heures de navigation, la fatigue commence à se faire rudement ressentir.Nous décidons de nous arrêter avant Naples. Nous approchons le 1er port que nous avions sélectionné, pas de pannes (mais des mouillages organisés)..., fuite. Le 2ème port, vraiment pas sympa (le genre de port où tu te demandes si tu vas mourir d'ennui ou mourir agressé)..fuite...L'heure tourne. Direction Baia où les places de port pour passager ont l'air bien limitées. Nous comprenons, pas assez vite, que nous commençons à entrer dans le cœur de la "mafia" du sud de l'italie. Alors qu'il est tard, que nous sommes épuisés, je cherche la capitainerie du port pour tenter de trouver une place pour la nuit (hilarant) En fait, les pontons sont des pontons privés et le premier auquel je me suis adressée nous a trouvé une place, en bout de ponton, moyennant 50 euros !!!

Nous avions envie d'un resto, mais les prix exorbitants et l'impression de se faire avoir a pris le dessus. Je pars acheter 2 cotes de porc chez un boucher qui, sans peser la viande, me dit que je lui dois 4euros...Ok, prix correct tout de même, je lui tend 5 euros, et comme il n'apprécie pas que j'attende la monnaie (j'en ai assez ce soir), me rend les 1euro en pièces de 5 centimes...que je récupère jusqu'à la dernière avec un sourire forcé… Ca promet de beaux jours à venir en Italie du sud, en compagnie de la "camora."..