Jeudi 10 octobre

Les allemands ont envahi cette partie de la Grèce. Et si, lors de nos précédents séjours, on finit par être lassés de la langue grecque, ici, l’allemand joue aux percussions dans nos oreilles. Ce sont des flottilles entières qui arrivent et envahissent les ports. En France, nous les reconnaissons en moto car en été, ce sont les seuls à rouler en combine de cuir par 30° à l’ombre. Suréquipés les allemands. Et bien, à la voile, c’est pareil. Même par beau temps, ils mettent gants, shorts ou pantalons nautiques, quand ils n’ont pas les harnais… je ferme cette petite parenthèse.

Je suis allée faire mon petit footing, en reconnaissance d’une ballade que nous avions projetée de faire avec Damien. Super petite route de bord de mer.

Je fais d’abord un petit tour sur le port. Je n’ai pas eu le temps d’expliquer hier que le port de Gaïos est tout en longueur. On rentre au nord et sort au sud, un îlot devant ce port en forme de c donnant l’impression que le port est un canal. C’est vraiment très joli.

Nous partons donc à 10 heures, direction le sud de l’île. Nous découvrons des plages qui n’ont rien à envier au fameux « blue lagon » de Cyvota. Il y a des jardins très bien entretenus, avec des belles plantations. Des oliviers partout, sauvages ou plantés en balcons lorsque le terrain est trop pentu. Nous remarquons que les oliviers ont été épargnés autant que possible lors des constructions, et les murs de clôture ont souvent été construits en respectant leur présence. Rien n’est abattu, le mur est monté autour des branches ou des troncs existants. L’olivier est un peu considéré comme un arbre sacré (comme le chêne chez nous). Nous aimons cette  marque de respect, un bel hommage pour ces vieillards de quelques dizaines, parfois même centaines d’années.

Nous arrivons sur le port de Mongonissi, bien plus petit que Gaïos, mais tout aussi charmant et tout aussi fermé.

Nous rentrons par la même route, pas la plus courte, mais la plus agréable puisque côtière et très peu circulée. Il commence à faire chaud mais des nuages arrivent à notre secours (du moins dans un premier temps). A notre arrivée au port, c’est la douche froide (double même, effet Kiscool garanti) : le vent se lève en même temps que la pluie se met à tomber et lorsque nous arrivons au bateau, nous constatons que notre ancre, ainsi que celle de Hubert et Christine, a laché. Résultat : les bateaux, n’étant plus retenus à l’avant tapent contre le quai. Heureusement, nos pare battages placés à l’arrière ont fait leur job et protégé la coque. Le vent qui s’est mis à souffler de travers n’arrange rien. Damien tente de reprendre à la main la chaine de Noa Noa, le bateau de Christine et Hubert, mais en vain : 13 mètres, 13 tonnes, dur dur et nous craignons de trop tirer sur la chaine de peur que l’ancre ne décroche complètement. Le pêcheur d’à coté me dit qu’il craint pour son bateau, que Noa Noa ne vienne l’écraser…

Nous faisons de notre mieux pour stabiliser Noa Noa, et appelons Christine et Hubert. Nous larguons les amarres de Mistral Gagnant et reprenons l’ancre pour aller mouiller dans une partie du port un peu mieux protégée. La manoeuvre presque terminée, on nous signale que le mouillage ici est interdit dans la journée car réservé aux gros bateaux de touristes. Pfff… Rebelotte : nous revenons donc mouiller à notre place initiale.

 Christine et Hubert arrivent, les malchanceux : partis en scooter loué pour la journée, ils sont au restaurant à l’autre bout de l’île, ils ont dû avaler sans avoir le temps de la déguster leur moussaka , puis rentrer en catastrophe sous une pluie battante.

Nous pestons contre les allemands qui, la veille, sont venus s’amarrer à coté de nous et ont jeté leur ancre sur la notre et celle de Noa Noa. Nous le leur avons signalé, mais cela ne leur posait visiblement pas de soucis particuliers. Lors de leur départ ce matin, pendant notre absence, ils sont partis en tirant sur leur ancre et sans, visiblement, prendre de précaution à ne pas déplacer les notres, grrrr…

Il est 14h00. Nous avalons trempés une pizza hors de prix et pas terrible du tout. Une douche chaude, un bon cappuccino, et nous voilà requinqués. L’après-midi va certainement se terminer autour d’un tarot…, la pluie n’a pas l’air de vouloir s’arrêter…

Demain départ pour Preveza (pas le chantier nautique mais la ville, la sortie de l’eau c’est pour lundi )