Dimanche 27 Septembre.

Il est 7h00 et j'entends les cloches sonner au loin. Elles sonnent tellement longtemps que je finis par me rendre compte que c'est le réveil de Damien qui nous appelle en sourdine. Le réveil est dur, la soirée d'hier a été difficile, nous avons été tellement brassés ( car placés à l'entrée du port) , que nous avons été contraints d'aller nous coucher, seule option pour tenter de supporter cet horrible clapot.


7h00, donc. Lever, café/thé. Nous larguons les amarres à 7h45. Nous ne le savons pas encore mais nous allons vivre une sale et longue journée, la pire navigation que nous ayons connue.


Nous quittons Kalamata, un peu tôt pour le vent d'ouest annoncé à 15 nœuds en fin de matinée, mais ce qui n'était pas annoncé, c'est l'état de la mer . A 11h00, près de 2 mètres de creux, ballottés de plus en plus comme une coquille de noix, le vent dans le nez (donc sud, comme non annoncé), Nous hissons la grand voile pour tenter de stabiliser le bateau. Damien se rend au pied du mât, l'enrouleur de baume de la grand voile ayant toujours été trop dur (et impossible à améliorer), nous ne pouvons la hisser du cockpit uniquement. Mais être sur le pont, c'est aussi le meilleur endroit si on veut être balloté... Quand il revient, Damien se plaint du mal de mer. L'effet escompté n'est pas au rendez vous et il nous faut réenrouler la grand voile. Ma cheville est encore trop fragile pour risquer le sol instable du pont, c'est donc Damien qui y va. Le pauvre, cette fois, il revient incolore, voire vert... Il nous faut trouver un abri, mais il n'y en a pas sur cette longue côte exposée au vent d'ouest. Damien ayant perdu toutes ses forces, nous tentons un mouillage dans la baie de Mézapou : intenable. Nous n'avons pas le choix, il nous faut repartir, et le point de non retour ayant été atteint nous continuons vers le sud, sur le cap Tainaro. Il nous reste 4h00 de navigation, un calvaire pour Damien, flageolant à la barre. Le vent de 15 à 20 nœuds vient de l'ouest et nous déroulons le génois et nous équipons en conséquences(Gilet et harnais !!) Je le remplace durant 2 heures. Une fois le cap passé, c'est presque la délivrance. La mer est plate, quelques rafales, mais la mer est plate !!!


Après 10 heures de navigation, nous atteignons enfin notre mouillage, Porto Kayio, une anse bien abritée, avec mouillage à l'ancre. Une 10aine de voiliers y a trouvé refuge. La soirée est enfin calme. Damien se remet lentement puis s'endort... rapidement...