Lundi 28 septembre.

La nuit a été ponctuée de rafales et de calme plat. Nous avons dû nous déplacer car un voilier dérapait sur nous et nous serrait dangereusement vers le bord de mer rocheux. Ce voilier se déplacera lui-même à 4h30. Cette expérience nous aura permis de nous rendre compte qu'il nous faut nous équiper en torches dignes de ce nom. Les nôtres, a part pour la lecture et le pipi la nuit sont d'une efficacité très limitée.

4h00, donc. Je ne me rendors pas et finis par profiter du lever du soleil sur la baie. Dans la pénombre, des phares de voiture se dessinent sur la seule route existante ici. Sans doute des lève-tôt qui se rendent au cap Tainaro pour admirer le lever du soleil à 330° sur la mer.


Tous les voiliers lèvent l'ancre, plus ou moins tôt. Seuls un bateau allemand et nous, restons. Nous avons besoin de nous reposer, et la météo annonce pluie et coup de vent. Nous comprenons maintenant pourquoi tous les voiliers ici sont des 40 pieds (minimum 12 mètres). Coups de vent et mer formée ne sont pas rares et la petite taille de notre Mistral Gagnant est en cela un handicap.


Il y a un énorme yatch à l'écart. Le design de la dernière génération de bateau n'est pas des plus terribles, pour ne pas dire moche. Il ressemble à un bateau militaire. En ce qui concerne leur annexe, elle est presqu'aussi grande à elle seule que notre Mistral Gagnant.


A 11h00, nous partons avec notre petite annexe pour se dégourdir un peu les jambes et visiter un peu les lieux. Je suis heureuse de constater que mes béquilles commencent à m'être inutiles. Et bien !! à part quelques tavernes, chambres d'hôtes et départs de randonnée, il semble bien que cet endroit soit le "trou du cul du monde", comme dirait ma tendre et chère belle-sœur (c'est une demi vérité : elle n'est pas tendre mais elle m'est très chère :-). Si vous voulez vous faire oublier quelques temps, c'est l'endroit qu'il vous faut. Des amateurs de solitude ou des poursuivis du fisc y ont néanmoins loué des chambres...


Des marchands de primeurs véhiculés, comme il en existe beaucoup en Grèce passent régulièrement. Nous en profitons pour acheter à l'un d'eux du raisin et des pêches qu'il ne pèsera furtivement que pour la forme, estimant que notre achat valait bien 4 euros.


Dans l'après-midi, Damien monte à mi-hauteur du mât pour débloquer la drisse de grand voile, qui, hier, mal tendue, s'est emberlificotée sous l'effet de la houle et du vent. J'aimerais vous dire que dans ce cas, l'échelle de mât fixe nous est d'un grand secours, mais c'est justement parce que nos drisses se prennent dans ses marches que nous en avons besoin...


La météo n'est pas terrible pour les jours à venir, mais, comme elle change sans arrêt, peut-être pourrons nous quitter porto Kayio avant vendredi. Si ce n'est pas le cas, et bien, nous aurons bien du mal à alimenter notre blog chaque jour depuis le "trou du cul du monde"...