Mercredi 22 septembre.


La nuit a été très bonne pour moi, mais Damien n’a presque pas dormi, avec l’envie de vomir. A la réflexion, l’envie de vomir est bien une drôle d’expression : moi j’ai envie de chocolat, de me baigner, mais vomir, jamais !!! Bon, du coup, Damien est le seul marin que je connaisse qui soit malade dans un port et non en mer 😊.De la chanson Mistral Gagnant , nous passons de la chanson : dès que le vent soufflera, avec ces paroles :  « j’ai eu si mal au cœur, sur la mer en furie, j’ai vomi mon 4 heures et mon minuit aussi ». Ah ah, non pas drôle pour Damien.


Gastro ? Probablement. Son estomac une fois délesté, il parvient à sommeiller. Je pars donc courir.


Je pars vers l’est et longe l’immense plage de sable qui jouxte le port.

A l’ombre des tamaris, des randonneurs ont dressé leur tente et les camping cars profitent de la place de choix : ombre, calme, espace, pieds dans l’eau. Ces places-là ne sont plus accessibles en France, c’est bien regrettable. Quant à planter une tente sur la plage, vous pouvez toujours essayer…la police viendra sans tarder vous déloger sans oublier de vous dresser une petite amende ☹

Je reviens à mon footing. Il y a peu, voire pas de circulation et c’est au son du clapotis de l’eau et du chant des oiseaux que je cours, avec la vue qui va avec. Par 2 fois, je délaisse la route qui s’éloigne de la mer pour courir sur la plage et la rejoindre plus loin. La première est un succès, la deuxième, un cul de sac.

Lorsque je fais demi-tour, un petit air de face me rafraîchit mais me freine en même temps. Les raidillons sont…raides. Le plaisir de la découverte à l’aller n’est plus là pour le retour, la fatigue arrive et le ravissement du début de la course laisse place à un gros effort pour ne pas abandonner.

Il est presque 9h00 lorsque j’arrive au bateau, Damien sommeille, complètement cassé…

Il finit par accepter l’anti-vomitif qu’une charmante pharmacienne (qui lève les yeux au ciel parce que je n’ai pas compris ce qu’elle m’a dit derrière la vitre et avec le masque) a bien voulu me délivrer. Ça le soulage, et il s’endort.

Je pars me baigner, lit, mange. Damien sommeille et comme il ne va pas trop mal, je pars marcher jusqu’au « château rose » (du moins, ce qu’il en reste).

Il faut grimper pour y accéder et le trajet dure une bonne heure à pieds. Je vous avoue que je le vois de la ville et me demande un instant si je ne me contenterais pas de cette vue de loin 😊 Mais non, j’y vais. Je suis presque arrivée mais je ne trouve pas le sentier pour y accéder : le dénivelé et un grillage m’empêchent d’approcher. Après vérification sur google, je m’aperçois que le sentier d’accés est très mal indiqué et que je n’ai pas pris la bonne route. Il me faudrait revenir en arrière et regrimper !!! NON !! d’autant plus que je n’ai pas pris assez d’eau et commence à souffrir de la soif.

Je mange bien quelques figues déshydratées sur les arbres en descendant, mais comme leur nom l’indique, elles ne m’hydratent pas beaucoup. Par contre, leur sucre me fait du bien.

Je fais un petit détour sur la route du retour en me trompant de nouveau de chemin, mais cela s’avèrera positif car j’ai traversé un hameau très ombragé, alimenté par une source d’eau, très pittoresque. Il y a même des robinets d'eau, mais l'inscription qui s'y trouve en grec ne m'apprend rien sur la potabilité de l'eau, et en pensant la gastro de Damien, je préfère m'abstenir. Un malade à bord, ça suffit...

Un chien vadrouilleur du genre Roquet me montre les dents lorsque je veux passer. Je ne lui montre pas que je ne suis pas rassurée. « Mon coco, j’en ai plein les pattes, alors si tu crois que je vais faire demi-tour, tu te trompes ». Il ne doit pas comprendre le français car il me suit et je m’attends à tout moment qu’il m’attrape le mollet. Un peu plus loin, c’est son frère jumeau qui s’en prend à moi, mais il y a son propriétaire pour le rappeler…

Au bout de 2 bonnes heures, je retrouve mon capitaine à peine requinqué. Cet épisode l’a laissé épuisé, avec des douleurs musculaires. Heureusement pour vous, chers lecteurs, j’ai pris quelques photos. Celles de Damien se sont limitées aujourd’hui au plafond de notre cabine et un seau….


Entre les 30 nds de vent annoncés , et l’état léthargique de Damien , nous resterons  dans ce port 48H supplémentaires ….et espérons pouvoir enfin  louer un scooter pour visiter l’arrière pays .