Lundi 4 octobre.


7h00. Ça tabasse toujours dur dur. Pas la peine de regarder le bulletin météo pour confirmer que ce n’est pas aujourd’hui que nous pourrons quitter Karistos…

J’enfile les baskets et pars sans grande motivation pour une heure d’une foulée quelque peu trainante. Je connais mon parcours, où j’en serai au bout d’1/4 d’heure, où je vais faire demi-tour. J’ajoute quelques variantes, mais entre les chiens dans les rues et la mer, ça réduit considérablement mes possibilités. Une surprise tout de même : le vent venant du nord mais légèrement de l’ouest, qui semble gagner en puissance au port, ici, est complètement inexistant une partie de mon parcours tant c’est abrité. A un point tel que j’ai pensé que la météo avait changé. Mais non, j’ai retrouvé le vent et sa force 25 noeuds rafales en arrivant.


Je ne me lasse jamais des couleurs dans le port le matin, de l’ambiance qui y règne. Ici, les pêcheurs délivrent les poissons de leur filet (mais c’est pour mieux les emprisonner). Là, un chaton joue avec une plume qui virevolte avec le vent. Le livreur de gasoil commence sa tournée avec un sourire et un grand signe de la main, il passera et repassera tout au long de la journée. Les anciens entament leur interminable discussion autour de leur café frappé, prenant souvent Damien pour l’un des leurs, d’abord pour son look et parce que comme eux, il peut passer des heures assis à regarder la mer (et les jolies filles peut-être), à ne rien faire… J’exagère 😊(mais qu’un peu).

Aujourd’hui, mon capitaine s’est attaqué au branchement de la pompe sur la batterie de service, vu que l’ancien propriétaire l’avait branchée sur la batterie moteur (tellement d’incohérences dans ces branchements)


J’ai lu que la mini transat, qui relie les Sables d’Olonnes à la Guadeloupe, en passant par les îles canaries (soit 4050 miles, 7500 kms), connaissait une tempête sans précédent, avec des rafales à 50 noeuds !! 5 voiliers en tête ont pu passer à temps et rester en course. 84 ont dû s’abriter dans les ports espagnols et portugais, ils repartent seulement.

Article de voiles et voiliers : « il n’est malheureusement pas inutile de rappeler qu’affronter du gros temps avec un voilier (6,50m) à peine plus grand qu’une voiture est assez (très) différent que d’être à bord d’un confortable croiseur habitable de 12 ou 15 mètres. Très, très différent »

Merci, nous nous en étions rendus compte…


Le vent ne faiblira que très rarement dans la journée. Un voilier battant pavillon américain est arrivé dans le port en fin d’après-midi, sa voile est explosée….

Il y a eu dans le port des rafales à 33 noeuds, alors que nous sommes sensés être protégés du vent du nord. Je n’aimerais pas être obligée de naviguer… même si, après une semaine confinés dans le port, ça commence à manquer. Il y a normalement une fenêtre météo de départ jeudi.

Le propriétaire du voilier Vauquier nommé « jean de la lune » me fait part de son exaspération d’être bloqué ici. Je lui réponds qu’il y en a beaucoup qui aimerait bien se trouver coincés sur une île grecque, avec plage de rêve, commerces, bars et restaurants, n’est-il pas ?

Pour notre part, Nous mettons cette parenthèse au profit de la jolie plage à l’abri du vent, des bains de soleil qui sont à notre disposition, de la lecture (pour moi), et nous emmagasinons un maximum de soleil et de luminosité pour l’hiver à venir.