Dimanche 26 septembre.


Damien :

Il est 8H30, les cloches de l’église sonnent fort, longtemps, et souvent !!!, le pop diffuse par hautparleur dans la ville des textes et des chants religieux jusqu’à l’heure de la messe (vers 10h)

La religion orthodoxe Grecque est omni présente. Ici pas de séparation des pouvoirs, le clergé est fonctionnaire rémunéré par l'Etat.

Le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras avait tenté un premier pas pour assurer des rôles "distincts» entre l'Etat et à la toute-puissante Église orthodoxe, mais avec le retour au pouvoir des conservateur en 2019,  retour à la case départ. Seul le ministère de l’environnement est en conflit avec l’église car il prépare un texte pour lutter contre les nuisances sonores. Sont particulièrement visés par ce projet : les cloches et hautparleurs des églises !!!!


Agnès :

Ce matin, vous pouvez choisir plusieurs styles de réveil : au plus tôt, les bateaux de pêche qui quittent le port. Sinon, un peu plus tard, le carillon. Encore plus tard, la messe diffusée dans les hauts parleurs. Et si votre sommeil a résisté à tout cela, à 10h00, vous avez le ferry qui arrive de Raffina, et quand il annonce son arrivée, il monte les décibels à fond !!


Pour ma part, j’étais réveillée avant le départ des pêcheurs. Thé, j’enfile les baskets et pars courir. Je longe la mer, comme d’hab.

Ici, quelques parcelles de terrain ont pris feu. L’odeur de brulé diffuse encore son odeur âcre. Les arbustes calcinés dressent leur branches dénudées et noircies vers le ciel. Malgré ce paysage de désolement, çà et là, quelques brins d’herbes repoussent. La vie reprend.

Vers une plage, je loupe la bifurcation et me retrouve à grimper dans le village. Tant pis, je visite un peu la ville. Un chien, genre bouvier bernois, m’aboie dessus, je suis heureuse qu’un grillage nous sépare. Sauf qu’il se précipite dans un coin, se faufile dans un trou et se retrouve sur la route avec moi. Il montre les dents. Je n’ai en général pas peur des chiens, mais là, j’avoue que si. Je ne sais pas trop quelle attitude prendre, me faire menaçante risque d’empirer les choses. Du coup, je fais comme le chat qui fuit devant plus fort que lui, je rentre tout : la tête, les épaules, le ventre, les fesses, et la queue si j’en avais eu une. Je marche raide et en apnée. Je sens la truffe du chien sur mon mollet. Puis, il arrête de me suivre, je respire et suis heureuse de trouver une route qui me permettra de ne pas repasser par ici (il pourrait se montrer encore moins conciliant), et en plus je retrouve le bord de mer. J’en ai peu ma claque des chiens ici, les plus gentils étant les chiens errants, surement parce qu’ils n’ont pas de territoire à protéger.


Je rentre au bateau en marchant les derniers mètres. Je suis en conversation wasap avec mon petit Olivier qui veut voir la mer (moi qui croyais naïvement qu’il voulait me voir moi 😊). Je lui montre en passant le gros ferry dont le « ventre » est ouvert et dans lequel se garent les voitures pour faire la traversée.


Un bateau de pêche revient. Celui ci a la particularité d’avoir à son bord de bien drôles moussaillons !! Il s’agit d’une portée de chatons, d’au moins un mois. Ils sont 5 ou 6, sur la cabine du navire et sous le toit qui sert de protection. Ils ont dû naître là, et ils y restent, l’endroit est trop élevé pour qu’ils puissent partir. Ils sortent donc en mer pour la pêche, ils sont alors tous serrés les uns contre les autres. Quand ils rentrent au port, c’est la fête et ils retrouvent leur maman. Ce sont des chatons au pieds marins, qui sont un peu devenus l’attraction des gens du coin, bien malgré eux.


Damien part avec Catherine acheter de quoi pêcher dans une boutique qui semble avoir mille ans. On ne voit pas l’intérieur du magasin tant sa vitrine est sale et jonchée d’objets hétéroclites, sous un millimètre de poussière et reliés entre eux par des toiles d’araignées. Et des boutiques comme celles-ci, on en voit au moins une dans chaque ville de Grèce. Mais, nos pêcheurs amateurs trouvent ce dont ils ont besoin et Catherine propose gentiment à Damien de lui monter sa ligne.


Nous sommes parés à partir. Les chemins d’Emeraude et Mistral Gagnant se séparent aujourd’hui, nous remontant vers le nord, Catherine et Rémi partant dans les cyclades. Nul doute que nous nous retrouverons soit cette saison, soit l’année prochaine, en Grèce ou en France 😊.


Ou peut-être même avant…., car passés le cap vigla, le vent est bien plus fort qu’annoncé (de 20 noeuds en rafales, il passe à 15 voire 20 noeuds établis , et 30 noeuds en rafales). Nous l’avons dans le nez et des vagues de 1 mètre rendent vite la navigation inconfortable. N’étant là que pour le plaisir, nous décidons de faire demi-tour, et vu que la météo pour les 5 jours à venir nous annonce que nous allons rester bloqués à cause du vent du nord, nous retournons directement à Karistos, où la ville est plus agréable et vivante que Marmari,  très abritée et bénéficie de nombreux commerces et services…

Malgré tout, la navigation de retour est sympa (pas dans le bon sens, mais sympa 😊). Avec un fort vent arrière /travers, sous génois seul, nous naviguons entre 5.5 et 6,5 nœuds. Nous nous mettons au moteur pour rentrer dans la baie de Karistos, vent de face. Il nous faudra attendre d’être à 200 mètres du bord pour ne plus avoir de vagues et l’entrée du port pour ne plus ressentir le vent, protégés par les montagnes et les bâtiments. Nous jeton l’ancre, il est 16h00. Nous n’y voyons plus grand chose, nos lunettes sont couvertes de sel, ainsi que le pare-brise du bateau, et ma montre….


 


Nous avons des nouvelles de Catherine et Rémi qui ont fait une traversée musclée jusqu’à Andros, avec des vents aussi forts, et une mer formée de vagues déferlantes de 3 mètres….


Un peu de baignade, de lecture, et voilà la journée qui touche à sa fin….