Lundi 9 mai. Porto Heli-Poros


Nous larguons les amarres à 8h00. Nous avons un peu de chemin à faire et nous ne voulons pas arriver trop tard pour trouver une place dans le chenal, à l’abri du vent du nord annoncé demain et après-demain.

Je donne un coup aux vitres du pare-brise. Une mouette rieuse semble se moquer de moi, elle doit déjà savoir que les vitres seront dans le même état à l’arrivée qu’au départ… je dois reconnaître qu’elle ne se trompait pas.

Nous naviguons au pré serré sous génois seul. Nous serons bientôt à l’abri de la brise car nous approchons de l’île Dokos pour la contourner,. Nous roulons alors le génois et profitons de ce bon moment de calme pour nous pencher sur la grand-voile. Nous finissons par la dérouler entièrement, bien difficilement, car enroulée avec des plis. Pour l’enrouler, nous tendons un peu la drisse (c’est la corde qui, accrochée en haut de la voile lui permet de monter et descendre. Ici, avec l’enrouleur de mât, c’est juste pour retendre la voile dans sa hauteur). Puis, en observant un peu et en manipulant la balancine (c’est la corde qui maintient la hauteur de la bôme) la voile s’enroule très facilement dans le mât. Nous sommes très fiers de nous et en même temps soulagés, même si nous nous doutions déjà qu’il ne s’agissait que d’une technique bien particulière d’enroulement.

Nous croisons beaucoup de voiliers, partis de Poros pour Ermioni, il y en a tant que nous pensons que Poros s’est entièrement vidé !! Tant mieux, nous aurons le choix en termes de place…

A l’approche du cap qu’il nous faut contourner pour arriver à Poros, le vent monte d’un cran. Je pars chercher dans un coffre de la chambre une sangle pour attacher notre douche solaire, afin qu’elle ne connaisse pas la même fin explosive que la précédente. Il fait sombre dans la chambre : nous sommes partis tôt et je n’ai pas ouvert le store. Mes lunettes de soleil n’arrangent rien. J’attrape un peu à tatons le petit sac à dos de secours que j’avais posé sur le dessus. Il me paraît anormalement humide. Je plonge la main à la recherche des sangles que je sais rangées là. Horreur : c’est rempli d’eau !! Tout baigne dans l’eau !! de l’eau salée. Ils nous faut impérativement trouver d’où vient cette eau ,en regardant bien, les vis du bas de notre plateforme arrière (écrasée mais toujours en poste) sont des vis simples, en inox mais aussi simples que des vis à bois (quel boulot de s…)!! elles se sont arrachées lors du passage du ferry et pendant la navigation uniquement l’eau s’engouffre dans les trous (car l’arrière du bateau est plus bas et la pression de l’eau plus forte).

Nous nous amarrons le cul au quai sud, une forte odeur de gasoil se dégage du compartiment moteur. Lorsque Damien ouvre, c’est rempli de gasoil !! nous en enlèverons 15litres, et le réservoir étant quasi vide, nous supposons que nous en avons perdu en route. On a frisé la panne sèche !! il semble que nous ayons une fuite sur le circuit d’alimentation du moteur dixit le capitaine .

Je vous épargne la description fastidieuse du ménage qui a suivi. L’eau étant le moins pénible (il y en avait aussi dans les coffres sous notre couchette). Quand je pense que j’avais mis tous mes livres dans le coffre immergé avant de les déplacer pour y mettre la housse de protection de l’annexe , les sangles et quelques bricoles. J’ai ce jour-là été bien inspirée !!

Avant de mettre le cap sur les cyclades sud , un peu de boulot nous attend pour les jours à venir. Un peu dépités et fatigués, notre fin de journée a été égayée par l’arrivée de Rémi et Catherine avec qui nous partageons un bon repas. Nous avons aussi eu des nouvelles de Hubert et Christine qui espèrent clore le dossier du moteur de leur najjad 44 et quitter l’Italie pour voguer dans les eaux grecques .

Nous devrions retrouver dans les cyclades  Laurent et Floriane et leur Pogo 8,50 « babar le bateau » , qui mettent à l’eau jeudi …