Samedi 11 Juin. Syfnos/Kytnos

Nous larguons les amarres à 7h15, sans bruit et sans encombres.

Nous prenons la direction de Kytnos, au nord. Et si vous voulez savoir d’où le vent va souffler, inutile de faire appel à la météo, demandez nous où nous allons, en général, le vent vient de là ☹. Aujourd’hui ne fait pas exception à la règle… Nous parcourons les 40 mn dans un peu de houle, (résidus du vent d’hier), le soleil voilé, avec le vent de face en tentant de dérouler le génois quand le vent vient légèrement de travers, mais ça ne dure jamais très longtemps… Même lors d’un changement de cap pour contourner une île, le vent continue à nous faire face. Nous jetons l’ancre à 15h30, fatigués de cette navigation pas terrible. Mais il nous faudra nous y reprendre à plusieurs fois, notre ancre refusant obstinément de crocheter.

Je me réjouissais de revenir au mouillage de Colona. Mais la déception a été rude à l’arrivée. Nous sommes au mois de Juin, un we (nous étions passés en mai). Le coin ne diffère en rien d’une plage et mouillage du sud de la France : bondés, bruyants, exubérants. Les gros yachts s’invitent dans la baie. Outre leur imposante présence physique, leur chaîne s’étale, insidieuse dans les fonds marins, monopolisant une sacrée surface. Un voilier a mouillé son ancre suffisamment loin d’eux, du moins, c’est ce que je pensais, et c’est ce que pensait l’équipage du bateau. Et bien non, l’un des yachts est parti, a embarqué son ancre tant il était mouillé loin de son emplacement. Mais pas de soucis : coffre avec capot électrique, treuil électrique, Mr Yacht sort l’annexe : méli-mélo d’ancres. Mr Yacht libère son ancre sans même un regard, un geste au plaisancier malchanceux, et il rejette l’ancre du voilier n’importe où, comme une merde. Le plaisancier doit remouiller, mais il ira ailleurs, dans une autre anse, certainement dégoûté, comme moi, simple spectatrice impuissante et médusée. Les scooters de mer passent à toute vitesse, l’équipage du Amel, mouillé à coté de nous, rouspète, vainement. Et cette musique techno, à fond, qui peut écouter ça pendant des heures ?

Où est le vieux grec avec son âne ? Il était ici même, il y a 15 ans. Je me sens aussi dépitée que mon capitaine hier.

La bonne nouvelle : c’est la présence de Rémi et Catherine. Nous nous sommes donnés rdv ici, et leur présence fait chaud au cœur. Cela fait presque un mois que nos chemins se sont séparés ici même et c’est avec un réel bonheur que nous les retrouvons. Apéro, resto, il faut bien tout cela pour rattraper notre retard.

Demain, nous prendrons la route de Poros. Nous devrions avoir vent de travers, parfait. Nous approchons d’Athènes, et le mouillage de Colona n’est qu’un petit aperçu de ce que nous risquons de trouver à Poros. Mais nous y préparerons notre retour en France , entre gardiennage et billet d’avion… Il est temps, famille et amis nous manquent.

Iiamas