Damianos

L’une des particularités des Cyclades et des iles de la mer Egée est les murets omniprésents (voir photo), création de l’homme depuis des siècles , un poète Grecque a appelé cela les rides de la terre.Erigées en « terrasse », l’objectif étant de  rendre ces montagnes volcaniques et  arides  en terres fertiles et cultivables .Ce travail titanesque de création et d’entretien perpétuel est bien entendu abandonné depuis que le nombre d’habitants permanents a fortement diminué et que  les ferries livrent les îles quotidiennement en produit du continent  avec un changement notoire dans les habitudes ancestrales d’alimentation . Maintenant, nous trouvons des produits émanant de tous les pays européens . Le rosé Français est présent partout ,bar ,restaurant , supermarket , plus surprenant : l’ expresso Italien a quasiment remplacé le traditionnel café Grec !! . Tous les produits que les touristes  souhaitent trouver sont là !!!. ils ont cannibalisé l’espace dans tous les rayons, ne laissant que peu de place aux produits locaux . Ce qui est un paradoxe au moment où nous sommes en train de faire un semblant de chemin inverse sur nos étals .

Nous venons sur ces îles depuis une quinzaine d’années. Il est affligeant de voir cette mutation générée par le tourisme de masse et nous évitons, bien sûr, les îles comme Mykonos et Santorin …ou là ce n’est plus une mutation mais le Grec-land Parck, car tout est maintenant artificiel , le curseur de la conn….est à son maximum ,  il y a même un Mac DO, avec une très forte affluence  si si !!! un hamburger dans la plus pure tradition culinaire grecque .

Les cyclades et autres îles n’en restent pas moins magnifiques, et il est tout à fait possible de les visiter en respectant l’histoire, les traditions et bien sûr l’environnement.

Il est compréhensible qu’avec 20% du PIB, le tourisme soit une manne dont la Grèce ne peut se passer, mais elle devrait tirer les leçons des erreurs faites aux Baléares, 40 années de tourisme de masse avec un effondrement brutal, car plus de population autochtone, plus de traditions locales, du béton partout …..  Résultat : une désaffection, peu d’operateurs aujourd’hui proposent cette destination ringardisée .


Ouh là, pas content, capitaine Damianos !! Hum, je reprends la main, heu, le clavier.

La journée s’annonce nuageuse. Temps idéal pour aller marcher. Je fais un mixage des randonnées balisées, de mes capacités, de ce que j’ai déjà vu. Je pars en direction du monastère Panagia Chrissopigi (construit en 1650), sur une petite presqu’île. Le sentier du bord de mer me guide jusqu’à Faros, où nous avons mangé hier. Je passe devant des ruines. Il s’agit de l’ancien système de chargement des minéraux en bateaux, pour leur transport et leur traitement à Lavrio (sur le continent, à la pointe sud de la péninsule d’Athènes). Je récupère le sentier balisé qui mène jusqu’à Kastro : tantôt étroit, tantôt très large, bordé de murs de pierres plus ou moins hauts. Kastro étant trop loin, je quitte le sentier pour repiquer à l’intérieur en espérant récupérer un second sentier qui me permettra de revenir au bateau. Sans signalisation, c’est un vrai labyrinthe au milieu des champs d’oliviers. Pourtant, ces sentiers sont régulièrement utilisés, malgré que l’on soit assez loin des habitations. Heureusement, j’ai un excellent sens de l’orientation, hérité de mon papa. Je trouve donc mon bonheur non loin d’Apollonia : mon sentier passe vers le monastère Vrissy. Je fais un crochet pour voir le monastère Vounou, haut perché, qui me fait de l’œil depuis notre arrivée au port et où une représentation se prépare (matériel de sonorisation, mise en place de chaises et victuailles). De là, un sentier piétonnier est annoncé pour rejoindre le port. Impossible à trouver, je finis par revenir sur mes pas. Un des grecs présents au monastère me dit : c’est facile pourtant, il faut juste enjamber le mur et le sentier est là. Oui, mais QUEL MUR !!!, il n’y a que ça ici et j’en ai déjà enjambé plus d’une dizaine… je repars donc en sens inverse pour retrouver le sentier balisé qui me ramènera sans difficulté au port. Je retrouve mon capitaine au bout de 4h00 de marche.

Damien a fait le ménage (non pas du bateau !!)  en démontant du matériel électronique de navigation qui datait de la construction du bateau et qui ne servait plus tant il était obsolète. Aujourd’hui, il est remplacé par l’informatique. Il n’en reste plus que les antennes en haut du mât, mais je ne sais pas pourquoi, il ne les a pas enlevés 😊

Nous préparons le bateau ce soir pour larguer les amarres demain matin très tôt car nous espérons bénéficier encore un peu de vent du sud avant qu’il ne s’éteigne complètement, voire qu’il tourne au nord…

Maintenant c’est l’heure , de l’apéro bien sur !!  iiamas