Samedi 18 juin. Poros

Nous mettons le réveil à 7h00, même si je suis généralement réveillée à 6h30. Nous larguons les amarres pour une destination moins exotique que les cyclades : le chantier, au bout de la baie.

Lorsque nous arrivons, Emeraude est déjà sorti et est en train d’être calé sur ses bers métalliques. Nous patientons à peine 1/4 d’heure que c’est au tour de Mistral Gagnant d’aller se faire dorer la coque. Nous avons un emplacement de choix, avec la vue sur la mer depuis notre « terrasse cockpit » et sur un champ de céréale qui semble être de l’orge. Des moutons y paissent, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils semblent se régaler !! Un petit vent nous apporte une touche de fraîcheur non négligeable par cette chaleur.


Nous sommes très bien accueillis par les propriétaires du chantier, Daniela et Mickaël. Ils inspirent sympathie, simplicité, et goût du travail bien fait, et cela nous va bien 😊.

La journée sera consacrée au bateau, bien évidemment.

Nous délogeons notre chaîne de sa baille à mouillage pour y placer la nouvelle.  Le ship a préparé la nouvelle, (60 mètres d’un seul tenant) : il nous a mis une marque tous les 10 mètres. Lorsqu’on mouille l’ancre en mer ou dans les ports, ces marques nous permettent de savoir au fur et à mesure que la chaîne descend, la longueur que l’on met (il faut en règle générale 3 à 5 fois la hauteur d’eau). Mais ces marques doivent être bien visibles car il faut souvent faire vite pour mouiller l’ancre. C’est pourquoi, Damien peint à la bombe sur une longueur de plusieurs maillons du bleu (pour les 10m), du blanc (pour les 20), du rouge (Pour les 30 mètres, puis de nouveau du bleu pour les 40 m… et nous voilà avec une chaîne cocorico et un bon moyen mnémotechnique 😊. La chaîne est très lourde, toute cette manipulation demande des muscles, pas besoin de faire des haltères !!. Damien récupère 20m de l’ancienne chaîne en cassant le maillon (faible) qui servait de jonction et nous inquiétait, à juste titre , car  la pièce cède facilement, gloups !!!    Nous utiliserons ces 20 mètres avec une 2 ème ancre et une longueur de 50 mètres de cableau (corde souple).Cette ancre est en quelque sorte la dernière planche de salut, et qu'en la jetant il n'y a plus qu'à se recommander à Dieu, les marins l'ont appelée ancre de miséricorde .

Puis, Damien s’attèle au moteur de l’annexe (qui est exactement le même que celui que nous avions sur notre first 18, notre tout premier bateau, sauf que c’en était le moteur principal). Problème de refroidissement. La réparation s’avère difficile car la corrosion a fait son œuvre.


Daniela et Mickaël organisent un barbecue ce soir. Catherine et moi ferons chacune une salade. Nous passons une soirée très sympa, Mickael étant fan de chansons (chanteur lui-même à ses heures), nous nous joignons gaiement à Hugues Auffrey et son Hissez Haut, dépoussiérons l’été indien de Joe Dassin et nous faisons épingler car nous ne connaissons pas toutes les paroles de Mistral Gagnant. Même Damien , qui heureusement pour nos oreilles se consacre plus à la technique qu’à la musique, se trouve un joli filet de voix et surtout un ton assez juste. La Mythos aurait-elle d’autres pouvoirs que celui de l’hydratation ?....

A 23h30, épuisés par cette journée de presque labeur, nous tombons dans les bras de morphée pour une nuit sans bruit, si ce n’est celui des vaguelettes sur la plage.