La nuit a été très très calme. La vingtaine d'habitants de l'île n'a pas fait de fêtes 🥳. Même le vent est resté silencieux. Les pêcheurs sont partis poser leurs filets vers 5h30. Silencieux eux aussi, seule l'oscillation de l'eau a signalé leur passage.

Nous levons l'ancre à 7h30. Le ciel est bas, il a plu dans la nuit. 44miles nautiques nous attendent et le moins qu'on puisse dire, c'est que nous ne sommes gênés ni par le soleil, ni par le vent. Les 2 lascars brillent par leur absence.

La meteo va cependant s'améliorer au fur et à mesure que nous approchons de Chania. Le vent s'est abstenu jusqu'au bout, nous obligeant à naviguer au moteur, durant les 9h30 qu'a duré la traversée. Nous avons rarement vu une telle mer d'huile en Grèce, nous rappelant notre descente de la côte italienne, en 2019 et ses heures de moteur..


Nous apercevons au loin la Crête. C'est la 5ème île de la Méditerranée, plus petite que la Corse, Chypre, la Sardaigne et la Sicile.


La ville de Chania est remarquable de loin. Avec ses 55 000 habitants sur 12,6 km2, ça risque de fort nous changer d'Anticythère. Chania était la capitale de la Crête jusqu'en 1971, cédant alors le titre à Heraklion.


En arrivant dans le port, nous ne pouvons manquer la mosquée 🕌 de Kioutsouk Hassan. Construite en 1645, c'est la 1ère érigée en Crête. Nous avons le sentiment de pénétrer en terres turques.


Le port a été construit par les vénitiens au 15e siècle. Le 1er bassin est vide de tout bateau. Ouvert au vent du nord, et ses berges n'étant pas hautes, l'eau passe par dessus en cas de fort vent. Ce qui est dangereux pour les bateaux. Le 2ème bassin accueille les bateaux passagers. Nous y jetons l'ancre car la moitié des pendilles sont cassées. Josiane et Pierre se sont trouvés dans ce bassin par un fort vent du nord, ils en sont partis tant c'était inconfortable, après y avoir laissé 2 chaumarts (taquets dans lesquels on coince les amarres) et dangereux. Le 3ème bassin est réservé aux gens du coin. Heureusement pour nous, un tel vent n'est pas annoncé pour les jours à venir.


La transition entre le calme presque excessif d'Anticythère et la frénésiep presque excessive du port de Chania est déroutante. Nous parvenons difficilement à sortir de la bulle dans laquelle nous nous étions lovés. Des touristes, partout. Des français, beaucoup. Nous réalisons à quel point Poros est un formidable port d'attache. Toujours animé sans être surpeuplé (sauf de mi juin à mi septembre), des gens sympathiques toujours heureux de nous retrouver. Ici, l'anonymat est garanti. Pas d'aide pour l'amarrage à attendre des touristes ni du skipper d'à côté, guindé dans son polo blanc immaculé Helly Hansen, col relevé comme il se doit et occupé à astiquer son Hanse 445 flambant neuf.


Nous allons nous désaltérer dans l'une des tavernes bondées. (Aujourd'hui est un jour férié en Grèce aussi) Nous faisons un petit tour sur la digue vénitienne mais revenons vite nous réfugier dans Mistral Gagnant.


Une douche, un bon plat de pâtes et en sus, les caractéristiques cris estivaux des hirondelles. Que demander de plus? (Juste que le bar d'en face ferme au plus tôt)


Yamas