La nuit au mouillage a été agréable. Pas de vent, pas de houle et les fêtards du saturday's night trop loin pour nous déranger. Le quai est vide, même la houle l'a déserté tôtdans la soirée. N'ayant plus de bateaux à secouer, elle s'en est allée aussi soudainement qu'elle est arrivée. Nous étions 8 voiliers au mouillage. Mais ce matin 7h00, nous nous retrouvons 3, dont 1 qui partira dans la matinée. La plupart ont profité du petit vent du nord pour se faire propulser en Crête. Le skipper hollandais lui, a bravé le vent de face pour retourner à Poros. Lui et sa petite famille y avait loué le voilier pour 3 mois. Ils arrivent au terme de leur voyage.

Nous discutons pendant le thé/café ☕️ du programme de la journée. Cette après-midi, le vent faiblit puis tourne à l'Est. Nous pensions rester aujourd'hui à Cythère et partir demain pour le Peloponnèse, à Gerakas. Grosse étape. Du coup, nous décidons de remonter vers le nord jusqu'à Diakofki, à14 milles nautiques, cela réduira notre étape de demain. Nous partirons en début d'aprem.

En fin de matinée, le vent vire soudain au sud alors qu'il était annoncé du vent d'Est. Chouette, Damien prépare aussitôt le spi (petit rappel pour le spi: grande voile légère que l'on hisse a l'avant du bateau par vent arrière ou 3/4 arrière), prépare les écoutes et le tangon.

Nous partons à 14h30. Le voilier français de 50 pieds reste seul, mais pas longtemps, un autre voilier arrive.

Le vent est faible. Nous espérons qu'au détour de la pointe, il se renforcera. Pas du tout. Il est bien faible. Nous naviguons un moment avec grand voile et moteur. Quand enfin, on a 10 noeuds de vent, il nous arrive par le côté. C'est tant pis pour le spi, le capitaine est très déçu 😞. En plus, il faut tout ranger pour pouvoir dérouler le génois, en quand c'est fait, nous sommes au pré, et au moteur au ralenti histoire d'avancer à 3 noeuds🤨? Pfff!!

Nous arrivons sous les nuages à Diakovki. Les abords sont dangereux avec des récifs et des épaves. Le ton est donné !

L'endroit a pourtant un fort potentiel, avec sa lagune aux eaux turquoises. C'est ici que les ferries appareillent lors de leur liaison avec le continent. Mais ce superbe lieu est laissé à l'abandon, sentiment renforcé avec la présence d'épaves. Il s'agit de bateaux volés ayant servi aux migrants. Arraisonnés par les garde-cotes, mal amarrés, l'un s'est abîmé contre le quai et a coulé sur place, un autre s'est échoué sur la côte après que ses amarres aient cédé, un 3ème flotte encore mais dématé, il n'est pas en très bon état.

S'amarrer sur le côté du quai des ferries n'a pas été une simple affaire. Il est très haut, ce qui rend son accession difficile et acrobatique. Nous avons en plus dû nous y prendre à 2 fois, l'ancre ne tenant pas. Nous faisons un tour en "ville", aussi abandonnée que les bateaux. Quel gâchis dans ce cadre!!

De retour vers Mistral gagnant , nous partons au mouillage car 2 ferries devraient accoster ce soir. Nous optons pour la tranquillité, et j'avoue que me trouver à côté du voilier coulé me donne la chair de poule....

Les fonds n'étant pas de bonne tenue (pour l'ancre), Damien utilise une application (merci Jean-Noël) qui permet de delimiter une zone au delà de laquelle une alarme donne l'alerte .

Le calme règne ce soir.

Yamas