Inutile de vous dire que le captain ne s'est pas endormi hier soir devant le match tout fou de rugby 🏉, et la remontĂ©e spectaculaire de la Rochelle!!

Pendant ce temps, il pleut. Le bateau s'en retrouvera sale et jaune de terre et de sable. Les 3 jours prochains, de la pluie est de nouveau annoncĂ©e. Inutile de s'affoler pour le laver, les pluies s'en chargeront (de le laver ou de le salir encore plus). Seuls les panneaux solaires demandent Ă  ĂȘtre nettoyĂ©s pour pouvoir produire notre besoin quotidien en Ă©lectricitĂ© .

Durant la nuit, vers 1h00 du matin, nous entendons plus que nous le sentons le vent alors qu'il n'Ă©tait pas annoncĂ©. Nous pensons Ă  AndrĂ©e et Jean-NoĂ«l, au mouillage Ă  Gramvoussa, et espĂ©rons que ce coup de vent inattendu ne les touche pas trop.

Nous louons un scooter pour la journĂ©e car justement, ces belles plages de Gramvoussa, on voudrait bien les voir. La situation mĂ©tĂ©o Ă©tant trĂšs perturbĂ©e, nous hĂ©sitons Ă  y aller avec Mistral Gagnant. L'agent de la location du scoot de 300cm3 nous informe que nous n'avons pas le droit de rouler sur les chemins de terre et que chacun de leur vĂ©hicule est Ă©quipĂ© d'un traceur, au cas oĂč nous voudrions tricher.. Ça tombe bien, nous n'avons nullement l'intention de crapahuter au milieu des oliviers. Nous voilĂ  partis pour Gramvoussa et ses plages turquoises. Sauf que la route principale qui y va n'est pas goudronnĂ©e tout le long !! Les 8 derniers Km sont en fait une piste caillouteuse, de quoi faire dresser les cheveux de notre loueur. Il le savait bien le coquin, que nous chercherions Ă  nous rendre sur ce site, numĂ©ro 1 des attractions de l'ouest de la CrĂȘte . Un peu dĂ©pitĂ©s, nous faisons donc demi-tour et passons voir les villages conseillĂ©s par notre loueur, qui a tendance, comme ses confrĂšres, Ă  ne pas envoyer les touristes au meilleur endroit pour eux mais plutĂŽt le meilleur pour leur vĂ©hicule. Force est de constater qu'Ă  part Gramvoussa (au nord ouest) et Elafonissos (au sud ouest), il n'y a pas grand chose de remarquable, dans l'ouest de la CrĂȘte . Le village d'Afrata oĂč je me suis rendue hier lors de ma rando ne mĂ©rite pas le dĂ©placement en scooter.Le village de Fallasarna se rĂ©sume Ă  une mer de serres, des maisons par ci par lĂ , des tavernes tout aussi parsemĂ©es, le tout Ă  peine sauvĂ© par les eaux turquoises. Les plages non amĂ©nagĂ©es ne leur font pas honneur. EspĂ©rons que les cultures semi intensives ne vont pas trop se developper, et comme en Espagne, dĂ©truire les fonds marins alentours, avec les eaux rejetĂ©es et chargĂ©es de pesticides.

Il est midi. Nos ventres commencent Ă  gargouiller et malgrĂ© nos pulls et nos cirĂ©s, nous nous sommes refroidis. Le soleil reste cachĂ©, l'air est frais. Nous dĂ©cidons de passer au bateau nous rĂ©chauffer et manger un morceau, delaissant la visite d' Elafonissos pour un jour meilleur et moins frisquet .

Sur la route du retour, nous longeons le bord de mer Ă  Kissamos. La non plus, la longue plage n'est pas amĂ©nagĂ©e ,nous donnant le sentiment d'une ville sinistrĂ©e. Le regard hagard de touristes malchanceux (pour la meteo et pour le choix du lieu) en dit long sur leur ressentiment.

Un cargo est Ă©chouĂ© non loin de la plage. Il s'agit du Manassa Rose, qui en janvier 2022, lors de la tempĂȘte hivernale Elpis, a tentĂ© de mouiller mais s'est Ă©chouĂ© sur des hauts fonds et s'est coupĂ© en deux. 8 membres d'Ă©quipage ont abandonnĂ© le navire sur un radeau de sauvetage, 2 ont sautĂ© Ă  la mer. Ils ont fort heureusement tous Ă©tĂ© secourus.

Juste avant de rejoindre notre Mistral, nous recevons un SMS de Jean Noël nous disant qu'eux et leurs amis, sur leur catamaran Igloo, font route vers Chania, au pré et qu'ils ont eu une nuit trÚs compliquée.

Comme nous comptions dans l'aprĂšs-midi visiter Platanias, nous pousserons quelques kms plus loin, jusqu'Ă  Chania, pour les accueillir. Ce qui fĂ»t fait avec le plaisir de les retrouver et pour eux, l'assurance (rĂ©confortante) qu'ils auraient de la place au port ainsi qu'une aide Ă  l'amarrage. Il faut dire que la CrĂȘte a cet inconvĂ©nient d'avoir des ports Ă©loignĂ©s et d'offrir peu de mouillages secures entre eux.

Catherine et Dominique arrive les premiers sur Igloo. Jean NoĂ«l et AndrĂ©e, 1 heure aprĂšs. Ils sont Ă©puisĂ©s aprĂšs une nuit casi blanche et une belle frayeur. Le vent annoncĂ© d'Est/Nord Est faible s'est transformĂ© en vent de Sud/Sud Ouest avec des rafales Ă  plus de 40 noeuds. Sous l'effet des vagues, la main de fer (systĂšme de crochet qui permet de soulager la tension de la chaine sur le guindeau) s'est libĂ©rĂ©e et la chaine s'est entierement dĂ©roulĂ©e (heureusement, bien arrimĂ©e au bateau). L'ancre de Jean de la Lune 2 s'est trouvĂ©e prise dans un mouillage (mis en place par et pour les bateaux touristiques) et son hĂ©lice coincĂ©e par l'orin de ce mĂȘme mouillage(cordage qui relie le mouillage Ă  une bouĂ©e). Ils ont fini par se libĂ©rer et se mettre Ă  un endroit plus abritĂ©. Tout cela dans une nuit noire, quelle angoisse....


AprĂšs un rafraĂźchissement sur Igloo et une visite Ă  Michel et Charlotte, nous reprenons la route du retour. Nous nous faisons arroser par une bonne averse ☔. Contents de retrouver la chaleur douillette et rassurante de Mistral Gagnant, nous dĂ©gustons un bon plat de spaghettis! Pas de yamas ce soir, nous avons Ă©tĂ© assez arrosĂ©s 😁