Il est 8h30 lorsque nous largons les amarres. Un voilier est arrivé dans la nuit. Il s'agit d'un bateau de régate qui sert plus de bus à une bande de potes, tous jeunes, qu'à participer aux compétitions. Ils étaient déjà arrivés durant notre 1ère soirée à Leonidio, puis répartis le lendemain avec du matériel de cirque. Certains marchaient sur les mains (au sens propre des mots) le long du quai. Revoici donc cette sympathique bande, ils dorment ce matin à poings fermés car je les ai vus, plus qu'entendus, discuter à 5h00. Merci à eux pour le respect de notre sommeil. Nous avons fait de même ce matin, du moins essayé car plus de gaz pour chauffer l'eau de nos sacrés café ☕️ et thé. Mais sortir les 2 bouteilles de gaz de l'etroit coffre qui leur est dédié à l'arrière du bateau est un minimum bruyant. Nous nous rattrapons en largant les amarres dans un silence total si ce n'est le ronronnement du moteur. 


Hier soir, nous avons discuté avec un couple de jeunes français se baladant sur le quai. Lui, étudiant en ingénierie, est parti de France en vélo en octobre (Italie, Croatie, Albanie) et a parcouru 6000 kms!!, avec un vélo 🚲 muni de grandes sacoches, dont le poids atteint 50 kgs une fois chargé (auquel il faut rajouter le poids de l'avitaillement en eau et nourriture). J'ajoute que son vélo n'a pas d'assistance électrique! Elle, est kiné, effectue des remplacements et l'a rejoint en Turquie. Ils s'offrent une semaine "luxueuse" au camping de Leonidio. Ensuite, ils descendent jusqu'à Kalamata, où leur périple prendra fin à la mi-mai. Retour sur Grenoble.


Nous commençons notre étape avec la promesse d'une belle navigation par vent arrière. Il s'avère vite que le vent n'est pas assez soutenu pour ne naviguer qu'à la voile. Génois et moteur dans la 1ère moitié du parcours. De plus, la houle qui nous arrive sur le côté rend la navigation inconfortable, nous ballotant de gauche à droite. Nous renonçons définitivement à dérouler la grand voile, la bôme subirait le même sort que nous.... Heureusement que j'ai pensé à coincer les verres, ce que j'oublie régulièrement. Leur tintement me rappelle en général vite à l'ordre. Je suis descendue en chaussettes dans le carré me chercher un petit quelque chose à grignoter, j'ai dû me caller dans la coursive car mes pieds glissaient sous l'effet du tangage. Tant pis pour l'objet de ma convoitise, un simple morceau de fromage... j'opte pour un petit pain grillé, plus à ma portée :-) Nous avons la chance de ne pas craindre le mal de mer, je retourne d'ailleurs rapidement à ma lecture, mon pain grillé à la main.


Nous arrivons à Gerakas à 13h30. Ce lieu est magique, particulier car il ressemble à un fjord, miniature certes comparé à ceux qu'on peut observer en Norvège. L'entrée est d'ailleurs difficile à trouver.

Il fait beau, aucun bateau au quai, nous avons l'embarras du choix pour la place. L'envie de s'amarrer en longside est grande mais d'autres bateaux peuvent arriver. Va pour le cul à quai. Damien recule pendant que je fais descendre l'ancre avec le guindeau. A peine 10 mètres de chaîne descendus que le guindeau s'arrête. Je tapote la télécommande: rien. Je vais chercher la 2ème dans le carré : rien non plus. J'attrape une manivelle de winch et desserre le guindeau pour que le poids de la chaîne entraîne le reste: rien. Tout est bloqué. Damien vient à l'avant pour remonter à la force des bras les 10m de chaîne et l'ancre, moi au moteur car le peu de vent nous rapproche des rochers. Ce sera donc du longside. Il s'avère que la chaîne est restée coincée dans le guindeau, ce qui a eu pour effet de faire sauter le fusible. Damien a réparé dans l'après-midi en prenant celui du propulseur d'étrave, moins indispensable que celui du guindeau.


Ballade après un petit repas au resto. Le coin est calme. L'eau, au fond du fjord, devient marron et boueuse. La dernière moitié du fjord n'est pas navigable du fait de la faible profondeur.


Aucun autre bateau n'est venu s'amarrer. Nous avons tout de même reculer le bateau au cas où...


Yamas chers lecteurs.